«Parler à la génération qui vient»

Vendredi 11 juin 2010

ANALYSE / À l'occasion du séminaire « enseigner le théâtre au collège et au lycée aujourd'hui » organisé au TNP de Villeurbanne en décembre 2009, Olivier Py a proféré une « leçon inaugurale » intitulée « la parole comme présence à soi et au monde » (téléchargeable sur le site de l'Odéon). Outre son discours sur le rôle des artistes dans la transmission de la langue, il développait en filigrane sa vision d'un théâtre jeune public. « N'y a-t-il pas en vous, comme en moi, ce sentiment que rien n'est plus noble, que rien n'est plus nécessaire et substantiel que de parler à la génération qui vient [...]. Il arrive à mon âge [...] que l'on se prenne à considérer que le seul espoir vraiment brillant est celui que l'on a dans cette génération. » Car si Olivier Py méprise notre « société de l'efficacité et du rendement » où l'on demande à l'éducation de n'être qu'un « procédé d'évaluation des ressources humaines », il garde foi en la jeunesse. S'adresser à cette jeunesse par le biais de pièces intelligentes et loin de l'infantilisation de certaines productions jeune public participe ainsi à ce processus. « Proposer aux enfants, qui sont les spectateurs de demain, les mystères du théâtre est une des manières de répondre à l'exigence d'un théâtre populaire et à notre mission de théâtre public » déclarait-il ainsi en interview fin 2008 à un site internet (webthea pour être précis). Sa transposition sur scène des contes de Grimm participe donc pleinement à cette idée, comme le fait aussi Joël Pommerat à sa manière (il avait présenté sa sublime version de Pinocchio l'an dernier à la MC2). On aime beaucoup ce genre d'artistes.
AM