Les Nuits de Fourvière
Festival / Ô joie, la programmation toujours pléthorique des Nuits de Fourvière vient de tomber. Avec comme chaque année l'idée bien ancrée de transcender son antique écrin pour nous enchanter tout l'été. Stéphane Duchêne

Bonne nouvelle, les Lyonnais que les annulations d'Agnes Obel et Junip au printemps ont plongé dans la catatonie jusqu'à les empêcher de voter aux cantonales, revivront à l'idée de leur réapparition «miracle» à Fourvière. Les seconds avec Cocoon. Amateurs de folk, vous en serez d'ailleurs pour vos frais avec deux triplettes Villagers, Moriarty, Beirut et Alina Orlova, Angus & Julia Stone, Yaël Naïm (pour ceux qui viennent à Lyon en surf il y aura aussi Jack Johnson). Malgré cette belle offensive de la jeunesse emmenée par les remuants Arctic Monkeys, les morceaux de choix restent les indémodables (les vieux) : Lou Reed, Bryan Ferry, Sting en version symphonique (une idée qui faute d'être tombée dans l'oreille d'un sourd est tombée dans celle de Calogero, mince), le groupe écossais Texas (eh ben si), Paolo Conte et le charbonneux Tom Waits. Ou du moins, une poignée d'artistes (Arthur H., St. Vincent, The Tiger Lillies) qui se chargeront de rendre hommage à son Rain Dogs, mythique album de blues déglacé au Bourbon. Côté français, Florent Marchet ouvrira pour Zazie et Bumcello pour Catherine Ringer. Mais c'est le rayon world qui sera en fusion avec en tête le blues réunionnais de Danyel Waro. A contrario, la Nuit du Fado, cet art de la déprime portugaise, réjouira surtout ceux qui ont besoin de pleurer un bon coup. De joie peut-être, à l'annonce du «duel» entre le pianiste tatoué Brad Mehldau et le saxophoniste Joshua Redman. Tout cela précédera d'un souffle un éclat final pour le coup bien terne (Lilly Wood & the Prick Tété, Taraf de Haïdouks...), mais comme chaque année, le jugement dernier se fera au lancer de coussins.