Full Hip hop Alchemist

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À l'approche des élections présidentielles, il est de bon ton de cartographier le réseau des candidats, d'évaluer le poids intellectuel et médiatique de leur entourage (majoritairement franc-maçon, cela va sans dire). De cet examen, Alan Daniel Maman, s'il avait pour ambition d'accrocher son hoodie et sa casquette au porte-manteau de l'Élysée, sortirait avec une bonne longueur d'avance sur François, Jean-Luc et compagnie. Et pour cause : ce producteur californien, révéré pour l'implacable urbanité des beats et l'inimitable justesse des samples qu'il concocte sous le blaze de The Alchemist, a joué les Pygmalion pour tout le gratin du hip-hop ricain d'hier et d'aujourd'hui. L'ambiance jam session sur le trottoir du Backwards de Mobb Deep ? C'est lui. La discrète et néanmoins inusable boucle mélodique du Revolutionary Warfare de Nas ? C'est aussi lui. Les arrangements façon freeze informatique du menaçant Surgical Gloves de Raekwon ? C'est encore lui. La vibe moyen-orientale du The Forest de Ghostface Killah, les harangues synthétiques du Desire de Pharoahe Monch, les cordes soulful du Hey You de Snoop Dogg... N'en jetons plus, vous aurez de toute façon, le premier mars prochain au Sonic (à moins d'un énième rabattage de joie municipal), tout un Dj set pour prendre la mesure de l'héritage que le bonhomme laissera au moment de rejoindre le gangsta's paradise. Sachant qu'il tient sur scène les platines pour Eminem, la soirée promet de sentir le souffre et de faire bouillir le mercure.
Benjamin Mialot