La Belle endormie

Dimanche 7 avril 2013

De Marco Bellocchio (It-Fr, 1h51) avec Toni Servillo, Isabelle Huppert, Alba Rohrwacher...

Photo : © Francesca Fago

Avec La Belle endormie, Marco Bellocchio s'empare d'un fait-divers qui a embrasé l'Italie - la décision de mettre un terme à la vie d'Eluana Englaro, dans un état végétatif depuis 17 ans - provoquant manifestations cathos et débats au Parlement. Mais il n'en fait que le lien entre trois histoires de fiction qui, chacune à leur manière, traitent aussi de la question.

On y voit un sénateur berlusconien prêt à voter contre son groupe, tandis que sa fille va se joindre au cortège des manifestants réclamant la survie d'Eluana ; une actrice veillant en illuminée mystique sa fille dans le coma ; et une droguée qui tente de se suicider et se retrouve surveillée de près par un médecin têtu.

Bellocchio tombe dans les mêmes travers scénaristiques que les fictions chorales engagées américaines genre Collision : les personnages ne semblent exister qu'à l'aune de la démonstration du cinéaste et le dialogue, notamment dans la partie à l'hôpital, fait preuve d'un didactisme sentencieux assez indigeste. En revanche, La Belle endormie montre à quel point il reste un metteur en scène d'une grande vivacité. À près de 80 ans, il filme son ballet d'intrigues avec une fougue surprenante.

La verve tonique et ironique de Bellocchio tient ici bien plus à ses images, parfois sidérantes, qu'à son discours, un peu encombrant.

Christophe Chabert

La Belle endormie

sortie nationale : Mercredi 10 avril 2013
De Marco Bellochio (It-Fr, 1h51) avec Toni Servillo, Isabelle Huppert...

Le 23 novembre 2008, l'Italie se déchire autour du sort d'Eluana Englaro, une jeune femme plongée dans le coma depuis 17 ans. La justice italienne vient d'autoriser Beppino Englaro, son père, à interrompre l'alimentation artificielle maintenant sa fille en vie. Dans ce tourbillon politique et médiatique les sensibilités s'enflamment, les croyances et les idéologies s'affrontent...