Le pianiste côté coulisses

Mardi 15 avril 2014

Alexandre Tharaud est une star du piano, que l'on a notamment pu voir dans le film Amour de Michael Haneke. Un musicien inclassable au style particulier, mélange d'esprit libre, de pulsation reconnaissable entre mille et de spontanéité du discours.

Pour terminer ses trois années en tant qu'artiste associé à la MC2, le Méliès projettera Le Temps dérobé, documentaire de Raphaëlle Aellig Régnier sorti l'an passé et consacré à cette figure atypique de la musique classique. Caméra à l'épaule, la réalisatrice s'est approchée au plus près de son objet cinématographique, de son corps, de sa nuque, de ses mains, tout en le mettant en confiance - Tharaud serait très timide. Ce dernier se livre donc longuement, allongé notamment sur un canapé, le regard dans le vide.

Ce n'est pas tant le résultat (assez formel) qui intéresse ici, mais plutôt le ressenti du musicien sur les à-côtés de son monde professionnel, sur la froideur des salles de concert modernes, sur la solitude du voyageur contraint d'enchaîner les dates autour du monde. Et aussi la vision qu'il a de son art, parfois trop figé à son goût, lui qui aime se confronter à des compositeurs contemporains ou à des artistes dits de variété - comme on a pu s'en rendre compte l'an passé à la MC2 avec la soirée Alexandre Tharaud invite la chanson française...

Une porte d'entrée en musique (la réalisatrice a laissé quelques courts extraits de morceaux parsemés son film) dans l'univers d'un artiste passionnant, qui sera bien évidemment présent dans la salle pour discuter ensuite avec le public.

Aurélien Martinez

Le temps dérobé, de Raphaëlle Aellig Régnier (FR, 1h05) documentaire. Lundi 21 avril à 18h, au Méliès

Alexandre Tharaud, le temps dérobé

sortie nationale : Mercredi 30 octobre 2013
De Raphaëlle Aellig Régnier (Fr-Sui, 1h05) documentaire

Plongée atypique dans l’univers d’un artiste particulièrement talentueux d’aujourd’hui : Alexandre Tharaud. Un pianiste qui a séduit un public bien au-delà de celui traditionnel de la musique classique grâce à son talent, sa sensibilité, mais aussi sa volonté de décloisonner ce monde parfois un peu figé en imaginant des aventures musicales inédites. Né de parents eux-mêmes familiers de la scène (un père chanteur d’opéra, une mère Professeur de danse à l’Opéra de Paris), Alexandre conjugue sa passion du piano et sa fertile intranquillité sous l’œil d’une caméra intimiste. Un film mené sous la forme d’une exploration de moments intimes où l’artiste est bien plus face à lui-même qu’au public, confrontation à la fois douce et brutale à sa passion, à son inaccessible étoile.