Les Nouveaux Sauvages

Mardi 13 janvier 2015

De Damián Szifron (Arg-Esp, 2h02) avec Ricardo Darin, Oscar Martinez...

Prenant au pied de la lettre l'adage qui veut qu'un Argentin, c'est un Italien qui parle espagnol, Les Nouveaux Sauvages se veut hommage aux comédies italiennes à sketchs façon Les Monstres. Mais Damian Szifron, qui vient de la télévision et ça se sent, en offre en fait une caricature où le mélange d'empathie, de critique sociale et de mélancolie des Risi, Scola, Gassman et Tognazzi serait remplacé par une misanthropie ricanante face à un monde contemporain où violence, frustration et aigreur sont devenues des sentiments ordinaires.

Passé le prologue, plutôt amusant, le film s'enfonce dans une laideur morale et un regard complaisant qui, au passage, ne gomme pas les réelles inspirations de Szifron, à la limite du plagiat : de Duel à Chute libre, chaque sketch semble piquer des idées à d'autres films pour les passer à la moulinette d'une réalisation clipesque qui renvoie aux formats courts façon Canal +. L'ultime segment où une femme fait payer, le jour de son mariage, ses infidélités à son époux volage, en dit long sur la vision conservatrice du cinéaste, qui pense mettre à mal les valeurs familiales mais ne fait que louer une beauferie hors d'âge. Certes, tout cela, c'est juste pour rire... Dans un monde où l'humanisme est de la bien-pensance et où la haine de l'autre est fun et politiquement incorrecte, il est sûr que Les Nouveaux sauvages fait figure d'étendard.

Christophe Chabert

Les Nouveaux sauvages

sortie nationale : Mercredi 14 janvier 2015
De Damian Szifron (Arg, 2h02) avec Rita Cortese, Ricardo Darín…

Vulnérables face à une réalité trouble et imprévisible, les personnages des Nouveaux sauvages, traversent la frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison amoureuse, le retour du passé, une tragédie ou même la violence d’un détail du quotidien sont les détonateurs qui poussent ces personnages vers le vertige que procure la sensation de perdre les étriers, vers l’indéniable plaisir de perdre le contrôle.