Le siècle de Kirk Douglas

Mardi 6 décembre 2016

Photo : © DR

C'est peu dire qu'Issur Danielovitch Demsky, dit Kirk Douglas, a marqué le cinéma mondial de sa célèbre fossette, en dépassant le - déjà vaste - domaine de l'interprétation. Star adulée depuis le milieu du XXe siècle, l'acteur aura aussi été tout au long de sa carrière un authentique activiste du 7e art ; un producteur influent et créatif davantage intéressé par le sens de ses films et leur valeur artistique que par la superficialité hollywoodienne, ou leur rentabilité immédiate.

Un citoyen impliqué également, n'hésitant pas à briser l'hypocrite embargo instauré par le maccarthysme à l'encontre des scénaristes soupçonnés de communisme. Ainsi que l'auteur récent d'une lettre vibrante à l'adresse de ses compatriotes, les exhortant à faire obstacle au candidat républicain, au nom de l'avenir - en vain. Malgré ses innombrables mérites et plusieurs occasions, la profession ne s'est guère montrée reconnaissante à son égard, ne lui décernant qu'un seul Oscar, à titre honorifique... en 1996 (!)

Le 9 décembre, Kirk Douglas soufflera 100 bougies sur son gâteau d'anniversaire. Pour célébrer ce doyen de l'Âge d'or des studios, l'Institut Lumière programme une œuvre de rigueur, Spartacus (1960). Plus qu'un péplum, ce film constitue comme souvent chez Kubrick - imposé par Douglas, deux ans après leur collaboration sur Les Sentiers de la gloire - la quintessence et la transfiguration d'un genre : il évoque certes l'insurrection des esclaves menés par le fier Thrace contre Rome, mais entre les lignes, on y lit comme l'incitation à fédérer les exploités et à renverser toutes les tyrannies. Une spectaculaire et épique tentative d'affranchissement qui encourage à la persévérance : l'indépendance d'esprit, visiblement, ça conserve...

Spartacus
À l'Institut Lumière le mercredi 7 décembre à 19h

Spartacus

sortie nationale : Mercredi 1 juillet 2009
De Stanley Kubrick (1961, ÉU, 3h18) avec Kirk Douglas, Jean Simmons...

Italie, 73 av. J.C. Esclave devenu gladiateur, Spartacus est épargné par un de ses compagnons d'infortune dans un combat à mort. Ce répit soulève en lui plus que jamais le souffle de la révolte, et après avoir brisé ses chaînes, il enjoint les autres esclaves à faire de même. Rapidement à la tête d'une colossale armée, Spartacus entend rejoindre le port de Brides au sud du pays pour prendre la mer à bord des navires siciliens. Mais l'Empire romain ne l'entend pas de cette oreille et lance ses légions à la poursuite des esclaves révoltés...

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