"Cinéma, mon amour" : un amour sans complexe

Mardi 16 mai 2017

Documentaire / de Alexandru Belc (Rou-Tch, 1h10) documentaire

Photo : © DR

Animé d'une foi qu'un charbonnier lui envierait, et de son amour viscéral pour le 7e art, Victor Purice tient à bout de bras le Dacia, seul cinéma de la ville roumaine de Piatra Neamt. Un édifice à l'ancienne, où aidé de ses deux employés, Victor tente d'attirer à nouveau le public.

Lors de la sortie de Baccalauréat, Cristian Mungiu rappelait le sort malheureux du parc cinématographique roumain post-Ceaușescu : la libéralisation sauvage et brutale du secteur a fait disparaître 400 salles en une génération, supprimant de facto l'habitude pour les spectateurs de communier ensemble devant un grand écran. À la tête de son Dacia, Victor Purice est un des rares survivants de cette hécatombe : l'un des trente derniers.

Rien de misérabiliste pourtant dans l'approche d'Alexandru Belc : le réalisateur décrit le dévouement sans limite (jusqu'à la dévotion) de Victor, qui conçoit son métier comme un artisanat et un service public. Son obstination n'a d'égale que sa solitude : sa famille entière a préféré émigrer en Italie ; quant aux autorités roumaines, elles sont au mieux ignorantes de sa situation, au pire impuissantes à lui prêter main forte.

Le contraste avec les salles allemandes, où ce héros se rend en "voyage d'étude" est déchirant : face à la fréquentation, devant le luxe des installations, l'opiniâtre directeur a du mal à masquer non sa jalousie, mais sa tristesse. Émouvant.

Cinéma, mon amour

sortie nationale : Mercredi 17 mai 2017
De Alexandru Belc (Rou-Tch, 1h10) documentaire

En 1989, il y avait plus de 400 cinémas en Roumanie. Aujourd'hui, il en reste moins de 30. C’est l’histoire d'un combat. Celui de Victor, directeur de cinéma depuis plus de 40 ans et cinéphile militant, qui se bat au quotidien avec ses deux employées pour tenter de sauver sa salle, l’une des dernières de Roumanie. Baigné entre nostalgie et rêves d'avenir, Victor tente de résister avec passion.