Rabia, au coeur des ténèbres
La désintégration / Peinture immersive d'un processus d'endoctrinement, un poil trop sage pour marquer durablement. En salles le 27 novembre 2024.
Photo : Rabia © Omar Rammal - Films Grand Huit
Pour son premier long-métrage, Mareike Engelhardt suit l'endoctrinement d'une jeune Française partie en Syrie rejoindre Daech, à travers le prisme méconnu des madâfas (des maisons pour futures épouses de combattants de l'État islamique). Collée à son héroïne, qu'elle se refuse à juger pour tenter de la comprendre, elle tend au maximum à éviter les raccourcis et le manichéisme sur un sujet hautement sensible. Â
À l'intérieur de cette antichambre de l'enfer exclusivement féminine, la quête de sens initiale conduit à l'aveuglement croissant et à la déshumanisation progressive. Documenté et précis, le film ne semble pas commettre d'impairs tant dans sa forme élaborée que son écriture chiadée. Un atout autant qu'une limite, Rabia convainc mais finit par manquer de "radicalité" cinématographique. En salle le 27 novembre 2024.
