Majorelle met Monchat en couleur

Publié Jeudi 27 novembre 2025

Restaurant / Dans le quartier de Monchat, Majorelle mise sur une cuisine de saison. Une table élégante, un rythme tranquille, et des assiettes qui misent sur le produit.

Photo : Majorelle © CD/LePetitBulletin

Majorelle a pris place depuis quelques mois dans ce coin tranquille de Monchat, à l'emplacement de l'ancien restaurant italien Toto li vigni. Claire Achard, qui officiait auparavant chez Bergamote dans le 7e, signe ici son premier restaurant en solo. La salle, habillée de bleu profond et de jaune lumineux, s'accorde bien avec l'esprit du quartier : calme, résidentiel, où l'on déjeune sans précipitation. Une terrasse attend les beaux jours, mais en ce midi pluvieux, c'est la chaleur de l'intérieur qui retient.

Une cuisine qui bouge au rythme des saisons

Claire Achard a confié les fourneaux à Benjamin Veysseire, ancien de l'Institut Paul Bocuse, globe-trotter passé par Portland, Philadelphie et Denver. Il a gardé de ces années un goût très franc pour les produits travaillés en direct producteur. Sa carte courte - quatre entrées, quatre plats dont des propositions végétariennes, trois desserts - change tous les quinze jours. On devine un rythme tranquille, un service rodé, même si l'attente - légère - en fin de service rappelle que l'endroit commence à trouver son public. Ce déjeuner commence par un amuse-bouche de betterave, butternut et dés de saumon. Quelques bouchées pour réveiller le palais. Puis viennent les entrées commandées.

Le velouté de châtaigne agrémenté d'aquafaba pour le côté léger arrive fumant, monté sur une texture soyeuse et renforcé d'un crumble de brisure de châtaigne qui apporte juste ce qu'il faut de relief. De son côté, l'œuf mollet servi avec une crème de truffe, champignons forestiers et lardons offre un parfum riche, très plaisant, mais une texture dense. Le plat reste bon, mais frôle l'écueil de la saturation avec son onctuosité très appuyée qui fatigue un peu la fin de l'assiette.

On opte pour deux plats principaux. Le dos de cabillaud, posé sur une purée de chou-fleur grillé avec manioc et sauce citron-estragon, trouve d'emblée sa personnalité grâce au mélange citron-estragon, vif et bien dosé. La purée, en revanche, ajoute une lourdeur déjà bien installée après l'œuf à la truffe, et l'assiette perd un peu de ce qui pourrait être un vrai élan végétal. Le cochon des Monts Lagast, accompagné de haricots rouges, pakchoï (sorte de chou chinois) et sauce à l'ail noir, manque légèrement de moelleux mais garde suffisamment de caractère pour dialoguer avec l'ail noir très aromatique qui rappelle les notes du vinaigre balsamique.

En fin de repas, la panna cotta pomme-kaki, rehaussée d'un caramel au kalamansi, offre une texture souple et crémeuse équilibrée, on est loin d'une panna cotta gélatineuse. La mousse chocolat-clémentine, travaillée au Valrhona Caramélia, trouve un bon rythme entre fraîcheur et gourmandise, agrémenté par le croquant du spéculoos. Rien de superflu.

L'adresse propose également un brunch le dimanche pour 34 € et, chaque mois, un diner unique autour d'un produit. Après la figue ou les cucurbitacées, le prochain rendez-vous se consacrera au vin en cuisine.

Et côté vins ?

La carte est bien fournie, surtout dans le Rhône et la Bourgogne, mais sans explications pour guider l'accord avec les plats. Dommage, car il y a de très beaux domaines. On s'en est sorti avec blanc, le Mâcon-Vergisson de Jacques Saumaize.

Majorelle
50 cours Docteur Long (Lyon 3e)
Du lundi au samedi, service midi et soir, brunch le dimanche
Menu déjeuner semaine 24, plats de 19 à 26 €Â