De Paul Feig (ÉU, 2h04) avec Kristen Wiig, Maya Rudolph, Rose Byrne...
Jusqu'ici très geek et masculines, les productions Apatow changent de genre avec ce film où les hommes sont réduits au statut de pénis parlants (à l'exception d'un flic attachant et sensible), tandis qu'une poignée de filles se préparent à jouer les demoiselles d'honneur (d'où le titre original, Bridesmaids) sur fond de rivalités entre Annie, pâtissière au chômage, et Helen, bourge friquée, pour avoir les faveurs de la future mariée Lilian. Annie est interprétée par l'épatante Kristen Wiig, également auteur du scénario, qui a réuni au casting la plupart de ses comparses issues de sa troupe d'improvisation. Cette générosité complice est la qualité et la limite de Mes meilleures amies : Feig et Apatow semblent avoir accepté toutes les propositions de leurs comédiennes, gonflant la durée et laissant beaucoup de déchets comiques au milieu de quelques séquences parfois hilarantes.
Mes meilleures amies répond aussi aux dérives mercantiles de Sex and the city (la scène d'essayage où les marques sont inventées et qui se termine par une hallucinante explosion scatologique) et à la beauferie de Very bad trip (ici, le voyage à Las Vegas s'arrête dans l'avion !). Sans oublier la véritable révélation du film : la truculente Mellissa McCarthy, sorte de garçon raté jouant les éléphants dans un magasin de porcelaine, mais qui s'avèrera en bout de course bien plus qu'une grosse sympa. Ce n'est pas encore l'humanisme des Farrelly (et la mise en scène est loin de l'élégance classique des deux frangins), mais on s'en approche un tout petit peu.
Christophe Chabert