Zoom sur l'exposition consacrée à la photographe récemment découverte.
Certes, l'histoire du Champsaur n'a, fort heureusement, rien à voir avec celle du film Hiroshima, mon amour. Mais la référence permet cependant d'évoquer l'histoire passionnelle entre Vivian Maier et cette campagne française située dans les Alpes. Une relation discrète, à l'image de sa vie, mais intense comme en témoignent les photographies réalisées dans ces montagnes aux environs des années 1950. Et si aujourd'hui l'Américaine au Rolleiflex est connue pour ses clichés de rue à Chicago et à New York, la Maison de l'image, en partenariat avec l'association "Vivian Maier et le Champsaur", met en lumière pour la troisième édition de sa manifestation photographique annuelle dans l'Ancien musée de peinture un patrimoine visuel riche de la paysannerie de l'époque, tout aussi important que le pendant "street photography" américain.
D'origine française par sa mère, Vivian Maier a vécu dans la région du Champsaur, haute vallée de la rivière du Drac, de ses 6 ans à ses 12 ans. Elle revient dans les parages dans les années 1950 et débute alors son œuvre photographique. Dans l'Ancien musée de peinture, de nombreux portraits de paysans, seul, en couple ou famille, sont dévoilés. Ils sont sur son chemin ou au travail, dans la lumière ou partiellement masqué par l'ombre, mais à chaque fois le portrait résulte d'une proximité avec la personne, alors saisie de face à une distance qui indique la conversation. À la différence des images américaines, celles-ci manifestent d'une réelle rencontre avec les gens, d'un moment de partage particulier immortalisé en noir et blanc selon un angle qui sublime la personnalité qui se trouve face à l'objectif.
En regard des paysans, plusieurs portraits d'enfants sont réalisés avec cette fois une plus grande liberté mais toujours ce souci de composition, avec des perspectives qui renforcent ce que Vivian Maier a descellé chez l'autre. Son regard dévoile un réel humanisme rendu captivant par les contrastes de nuances. Ses images racontent l'histoire des gens, tout comme elle se raconte dans ses autoportraits, dont neuf sont exposés.
Une démarche explorée également par Cristina Nuñez dont le travail en résidence à la Maison de l'image est montré dans la salle du fond. À ses côtés, quatre autres photographes sont présentés, manifestant d'une originalité et une authenticité captivante dans l'exercice du portrait.
(Auto)portrait. Sur les traces de Vivian Maier, jusqu'au dimanche 22 novembre à l'Ancien musée de peinture