Secousse, retour aux sources

De passage mardi 28 juin à la Bobine le temps d’une soirée dédiée aux musiques jamaïcaines, le fondateur de Secousse Étienne Tron défend depuis plus de vingt ans les musiques locales du monde entier, des plus roots aux plus actuelles.

Début des années 2000 : en marge du succès retentissant de 2 Many DJ’s, qui initie le grand public aux joies du mash-up entre l’a capella d’un morceau et l’instrumental d’un autre, une scène plus confidentielle émerge en Europe et aux États-Unis. Confrontant dans ses mixes tubes pop, rap et électro mainstream des vingt dernières années et courants musicaux ultra-localisés (grime londonien, baile funk de Rio, Baltimore Club Music, kuduro angolais, rap dirty south de Houston et d’Atlanta…), elle compte parmi ses principaux acteurs, un jeune duo de DJ/producteurs installé à Londres, composé du Suédois Johan Hugo et du Français Étienne Tron : Radioclit. Après plusieurs années d’activité intense et de collaborations avec la crème de l’underground mondiale, le duo se recentre progressivement sur les musiques africaines et caribéennes avec le lancement des soirées Secousse, mais également la création du groupe The Very Best avec le chanteur du Malawi Esau Mwamwaya… 

« Musiques locales mondialisées »

De retour en France à la fin des années 2000, Étienne Tron décide d’approfondir le projet Secousse, avec la création d’une très active webradio en 2010, mais également d’un label de réédition deux ans plus tard, qui enchaîne les sorties venues du Congo, de la Guadeloupe ou des Comores. Ce qui distingue Secousse du tout venant de la scène digging ? D’une part, un suivi assidu des dernières nouveautés mondiales, là où tant d’autres DJ restent exclusivement concentrés sur la musique des décennies passées. Et de l’autre, un regard aiguisé sur la vision très binaire et réductrice que porte souvent le public occidental sur les musiques venues d’ailleurs, ostracisées à la va-vite dans des termes fourre-tout et vides de sens (world music, global bass…) et célébrées pour leur exotisme là où elles devraient l’être pour leur formidable créativité. Ce qui intéresse Étienne Tron, ce sont en effet bel et bien les « musiques locales mondialisées », celles qui font vibrer les communautés et diasporas « du Cap Vert aux banlieues françaises, de Bamako à Atlanta, et de Kingston à Rio… », et non pas leurs pâles déclinaisons prémâchées à destination exclusive du public occidental. La nuance peut sembler subtile, elle n’en est pas moins de taille.

Secousse plays reggae mardi 28 juin à 20h à la Bobine, entrée libre

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