Jeudi 19 octobre 2023 La standing ovation finale récompensait-elle le spectacle ou la carrière sportive incroyable de Martin Fourcade ? Difficile à dire tant Hors-piste, dont (...)
Noël / Il reste dix jours tout pile pour dénicher quoi offrir à vos proches ; pour vous guider dans cette quête du faire plaisir, on vous donne nos conseils cadeaux. Des vinyles, des beaux livres, des bijoux, des places de spectacle, des objets artisanaux et d’art... Priorité bien sûr aux créateurs et commerçants locaux !
Musiques !
Côté musiques, on se dirige bien évidemment vers le Mange Disque pour quelques conseils bien sentis du patron Arnaud Aveque. Premier coup d’œil en entrant, on sélectionne déjà Past & Future, un double album compilation d’artistes légendaires et de révélations sélectionnés par les programmateurs de Jazz à Vienne (on vous en parlait en septembre sur le site du PB). À part ça, Arnaud conseille la réédition du quatrième album de 2Pac, All eyez on me (50€), un classique ; plus funk et moins cher, Curtis par Curtis Mayfield (vous connaissez forcément la célebrissime Move on up) est à 27€. En local et tout aussi entraînant, les albums de Miss Kittin & The Hacker, notamment Two, récemment réédités aussi. Enfin, conseil pépite de l’expert, il nous passe Return to the 37th chamber de El Michels Affair, qui réinterprète le Wu-Tang Clan en version jazz. Succès garanti.
Hardcore de Simon Reynolds
Avec cette anthologie d’articles consacrée aux spécificités de la rave culture britannique, Simon Reynolds démontre qu’il est définitivement un des journalistes musicaux les plus passionnants en activité. Après s’être intéressé à la vague post-punk dans Rip it up and start again (éditions Allia), à la « culture de la citation » dans la pop culture (Retromania, éditions Le Mot et le Reste) et à la relation au féminin dans la culture rock (Sex Revolts, en collaboration avec Joy Press, éditions La Découverte), il aborde ici toute une constellation de styles musicaux purement britanniques qu’il relie sous la forme d’un "continuum" défini par sa relation au multiculturalisme insulaire, aux drogues, aux radios pirates, aux rapports de genre, au mépris de classe… Une analyse à la fois brillante, érudite et percutante. Éditions Audimat, 20€
Le charme fou du raku
Gros faible pour les pièces céramiques d’Aurélie Fournier, qui travaille en plein centre-ville, rue Chenoise, et expose aussi à la boutique C’est Fait Ici de la Caserne de Bonne. Sous la dénomination Sur les Chemins de Terre, elle vend des bols, plats, tasses, vases et autres dans des tons magnifiques et profonds, notamment les séries turquoise. Les formes volontairement imparfaites et les craquelures provoquées par la cuisson raku donnent tout leur charme à ces objets mi-artisanaux, mi-artistiques. Avec des tarifs qui restent tout à fait honnêtes, entre 8€ et 50€ environ, selon la pièce.
Les petites combines de la vie
Un livre photographique sur les vieux ? Ça peut paraître une drôle d’idée de cadeau mais il faut reconnaître que la photographe Nadine Barbançon s’est donné les moyens d’en faire un bel objet éditorial, qui ne dépareillerait pas sous le sapin… Intitulé Les petites combines de la vie, ce projet photographique a été réalisé auprès de personnes âgées qui, éloignées de tout (au fin fond du Trièves), nous confient leur quotidien et surtout leurs trucs pour continuer à jouir de la vie malgré les tracas de santé, les trous de mémoire et le désert médical. Chaque photographie est une petite mise en scène lumineuse, pleine d’humour et d’autodérision et nous rappelle que "les vieux" (comme affectionne de les appeler l’autrice) sont avant tout des sages… Le livre-coffret (30€) est disponible à la librairie Les Modernes ou en écrivant à info@tangibles.photo.
Vigilante, la justice sauvage à Hollywood de Yal Sadat
Petite maison d’édition indépendante lancée en 2020, Façonnage s’est donné comme ambition de « décrypter le monde à travers l’histoire de la pop culture et de ses mutations ». Un projet éditorial qui a donné naissance à une série d’ouvrages fascinants sur l’acteur Jim Carrey, l’humoriste Louis C.K., le film des sœurs Wachowski Speed Racer ou encore la série de jeux vidéo Zelda. Dans Vigilante, la justice sauvage à Hollywood (20€), Yal Sadat revient sur l’histoire d’un genre controversé et souvent taxé de fascisant, « le film d’autodéfense », incarné à l’écran dans des films comme L’Inspecteur Harry, Taxi Driver ou encore Un justicier dans la ville. Reflet du rapport ambigu entretenu par une Amérique déboussolée avec ses mythes fondateurs, la figure cinématographique complexe et ambivalente du justicier solitaire est ici auscultée avec une impressionnante acuité.
Dès le plus jeune art
Il n’y a pas d’âge pour l’art ! Si vous avez un bébé autour de vous, plutôt qu’un mobile gnangnan à base de nuages, choisissez celui proposé à la boutique du musée de Grenoble, le Mobile Expression façon Picasso (16, 95€), avec des éléments de visage en bois qui flottent (ça a l’air bizarre dit comme ça, mais c’est très réussi en réalité). Pour les petits toujours, on s’arrête sur un livre dit "cinémagique", Au galop ! (13, 90€) qui ramène aux prémices de l’image animée avec, à chaque page, un animal en mouvement à faire deviner à votre enfant, dès 2 ans.
Jouez à l’archéologue
L’année Champollion réveille les ardeurs égyptophiles ; vous avez forcément, dans votre entourage, au moins une personne fascinée par les pharaons, les hiéroglyphes, le Nil et les diverses légendes qui entourent les sarcophages… Pour surfer sur la tendance égyptienne, la petite boutique du musée Dauphinois propose, dans le cadre de son exposition Égyptomania, des jeux de société. Dans la série Exit, qui s’inspire des escape games avec énigmes à dénouer, Le Tombeau du Pharaon est un incontournable (17, 30€). Sorti en 2017, le jeu Pyramids s’adresse à un large public, qui s’évertuera à bâtir une dynastie solide, entre offrandes stratégiques aux dieux et construction d’obélisque (14, 95€). Enfin, pour les enfants dès 5 ans, le jeu Hâpy Families (11€) invite les joueurs à explorer une pyramide pour dénicher toutes les divinités qui s’y cachent.
Bois solidaire
L’association Woodalpine embauche des jeunes en difficulté pour les mener vers la réinsertion professionnelle, grâce à un travail manuel du bois. Elle produit, dans son atelier grenoblois, des objets en bois siglés aux symboles de Grenoble et des Alpes. Si les visuels de marmottes et de bulles sont un poil désuets à notre goût, on optera plutôt deux fois qu’une pour un socle de téléphone/tablette en bois (25€), une horloge (59€) ou une tablette de bout de canapé (79, 99€). Lancée par des étudiants de l’IUT2 de Grenoble, cette association qui met le social et le local au cœur de son action est présente au marché de Noël de la place Victor-Hugo, mais aussi tout au long de l’année dans des boutiques grenobloises comme Regards d’Ailleurs ou Pissard.
Bijoux faits ici
On aime beaucoup les créations bijoux de Bricotte, marque 100% grenobloise, et en particulier les fines boucles d’oreilles serties de pierres délicates. Formée en architecture, Jennifer Bricot, derrière la marque, s’est prise de passion pour la confection de headbands, de chouchous, et aujourd’hui de bijoux. Un joli cadeau accessible, selon les modèles, pour un prix allant de 12€ à 42€ (www.bricotte.com). Autre idée bijoux chez Amok (photo), marque créée par Amélie Chauvin, qui sculpte le métal en bagues, bracelets, pendentifs et boucles d’oreilles. À partir d’une quarantaine d’euros, elle propose plusieurs collections de bijoux sobres et simples, donc indémodables, à découvrir à La Chouette Dorée, rue du Lieutenant-Chanaron, et au Pop Local, rue Jean-Jacques-Rousseau. Et si vous doutez, vous pouvez toujours partir sur une carte cadeau !
Œuvres graphiques
Grenoble fourmille d’illustrateurs/designers/graphistes de talent, dont certains pour Noël lâchent leurs projets clients pour proposer au grand public quelques créations à accrocher aux murs. Sélection de trois illustratrices du cru qui proposent des œuvres monochromes, notamment en noir et blanc : les linogravures végétales de Nelly Caillou, disponibles en ligne sur Etsy (une quarantaine d’euros) ; les paysages montagnards de la Savoyarde Ori. (30€ à 40€), en vente via sa page Facebook et le mercredi 14 décembre au marché de Noël du Couvent des Minimes, de 16h à 21h ; enfin on retient le trait de Léa Thévenot, qui sera présente au marché de Noël de L’Établi (41, rue Thiers), les 17 et 18 décembre.
Que la montagne est belle
Un très beau livre repéré chez Glénat, Le Mont-Blanc s’affiche ! (35, 95€), regroupe 70 affiches publicitaires vantant la destination montagne, avec des visuels datant du XIXe siècle et de tout le XXe siècle. Un livre qui illustre l’essor touristique de la montagne, l’attraction qu’exercent les Alpes et en particulier le Mont Blanc. Si vous êtes plutôt photo, dans la même collection, on ne saurait que trop vous recommander Neige spectaculaire (39, 50€), un ouvrage rassemblant les plus beaux clichés de neige par les meilleurs photographes du genre, avec les commentaires de Gilles Chappaz et Bruno Kauffmann.
Sales chiens de JB Hanak
Sales chiens (éditions Léo Scheer, 17€) fait partie de ces livres rares qu’on entame et qu’on lit d’un seul bloc, sans interruption, en l’espace d’une petite poignée d’heures à peine. C’est dire l’intensité absolument démesurée qui s’en dégage, proche d’un shoot d’adrénaline en intraveineuse. Récit d’une tournée de concerts dans les bas-fonds interlopes de la scène alternative européenne, ce premier roman de JB Hanak prend la forme d’un road-trip apocalyptique peuplé de musiciens aussi tourmentés que magnifiques, dont l’excessivité compose littéralement une seconde peau. Composé à partir de souvenirs bien réels (ceux du duo électronique furibard dDamage, que JB Hanak avait formé avec son frère Fréderic, disparu en 2018), Sales chiens sent la pluie, la drogue, le souffre et le bitume et déchire à la fois le cœur et les tripes en un seul mouvement.
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