Mardi 4 février 2020 ll ne vous aura pas échappé que la mode est aux séries. Or, si comme le disait Coco Chanel, « la mode, ça se démode », celle-ci n’aime rien tant que suivre (...)
Association / Dédiée à l’art de la série TV, l’association grenobloise Cliffhanger organise mercredi 10 mai une journée de découverte des activités de l’association, première étape d’une future programmation saisonnière. On a rencontré sa fondatrice, Éloïse Pommiès, pour en savoir plus.
Qu’allez-vous proposer lors de cette journée du 10 mai ?
Il y aura une exposition sur les personnages féminins de séries, une table mash-up interactive qui permettra de s’initier de manière ludique au montage vidéo en créant en live sa propre série crossover à partir d’extraits de plusieurs séries, un atelier du scénariste où les gens vont pouvoir imaginer leur propre épisode… Et aussi un plateau de sitcom, en partenariat avec la Maison de l’Image de Grenoble, qui leur permettra de rejouer des scènes "à la manière de" Friends, Seinfeld, I Love Lucy… et ainsi de se rendre compte comment les sitcoms étaient tournées au tout début : on va recréer un décor d’appartement, leur mettre à disposition des dialogues qu’ils pourront rejouer, mais aussi leur permettre de participer en tant que caméraman, preneur de son, réalisateur… Enfin, on a créé un escape game, dans lequel il faut partir à la recherche d’Omar Sy, qui a disparu des plateaux de tournage de Lupin. Pour le retrouver, il faudra replonger dans l’histoire des séries depuis leur origine avec les serials, les romans-feuilletons… Et pour terminer, on clôturera par un blind-test au Coup de Pousse, pour mettre au défi ses connaissances.
D’autres événements sont prévus par la suite ?
Oui, maintenant qu’on est installés à la Capsule, on a vraiment envie de développer notre propre programmation, et de proposer une offre culturelle régulière autour de la série à Grenoble avec a minima chaque mois un atelier, une rencontre dans un café autour de sujets de société, et une projection. Un de nos grands projets, c’est aussi de relancer un temps fort où on projetterait le temps d’une nuit ou d’un week-end une série culte, pour célébrer son anniversaire, et dont on explorerait la thématique par le biais d’ateliers, de rencontres…
L’objectif de l’association, c’est aussi de redonner ses lettres de noblesse à une culture encore parfois considérée comme illégitime ?
Oui, même si je n’ai pas de problème avec l’aspect divertissement ! Mais c’est vrai que par le passé, j’ai pu ressentir parfois une certaine frustration à ce sujet, même si les choses ont beaucoup évolué depuis. Je viens d’une famille qui a une culture assez populaire, mes parents ne m’amenaient pas du tout au cinéma. J’ai grandi avec M6, des séries comme Buffy, Charmed, Smallville, Un, dos, tres… et je n’ai jamais trouvé ça nul, parce que ça faisait partie de moi !
Mais c’est vrai que parfois, j’ai pu ressentir une forme de jugement, de rejet, par rapport à ces pratiques. J’avais l’impression que ça n’était pas forcément légitime par rapport à d’autres formes d’art, ce qui fait qu’à un moment donné, je crois que ça m’a amenée à renier un peu ma culture initiale. Grâce à des dispositifs comme Lycéens et Apprentis au cinéma, j’ai pu découvrir de nombreux films que je n’aurais sans doute pas vus autrement. J’ai ensuite fait des études de cinéma et j’ai adoré ça… Mais je pense que c’est seulement en découvrant la série Les Soprano que j’ai pu relier ces deux univers. Et c’est à partir de là que j’ai commencé à vraiment me renseigner sur les séries, leur histoire, leur origine…
Comment la série est passée du roman-feuilleton à l’écran de cinéma pour ensuite être à la radio en soap-opéra, pour après passer à la télévision, puis sur les plateformes de streaming et maintenant sur les téléphones. Ce que je trouve intéressant avec cet art, c’est qu’il s’est vraiment adapté à tout ce qui venait en termes de technologie, en termes de pratique… Et je me dis que c’est en connaissant l’histoire des séries, leur mode de création, qu’on leur accorde au final beaucoup plus de légitimité, c’est pour ça que c’est l’un des piliers importants des activités de l’association.
Atelier scénario de série mercredi 3 mai de 14h à 17h à la Maison de l’Image, entrée libre
Après-midi festif Cliffhanger mercredi 10 mai de 14h à 18h à la Capsule, suivi d’un blind-test au Coup de Pousse à 19h30, entrée libre
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