L'envie de vous écrire m'avait déjà traversé l'esprit après votre critique sur le film Vengeance de « l'immense styliste » Johnnie To, à « la mise en scène flamboyante ».Laissons lui une chance, il était peut-être fatigué ce jour-là, me suis-je dit.

Alors, la semaine suivante, après avoir lu ce que vous pensiez d'Antichrist du « grand guignol » Lars Von Trier, je me suis profondément inquiété de votre état de santé: vous n'étiez plus seulement fatigué mais vous étiez également victime d'hallucinations...Ces hallucinations vous ont pris au bout d'une heure environ quand commence selon vous un film d'horreur. Un film d'horreur où les deux personnages « bavardent infernalement »... des bavardages dans un film d'horreur... tiens donc...

L'animal qui annonce l'apocalypse, figure étrange mais déjà présente dans L'hôpital et ses fantômes, a sans doute raison... le chaos règne... mais il règne surtout dans votre tête; et voilà le seul « embarras » que j'y vois; car selon moi, Lars Von Trier n'a jamais démissionné, il devient avec ce chef-d'oeuvre, ce à quoi il tend depuis toujours, l'une des figures incontournables du cinéma mondial. Subjugué par ce mélange d'esthétisme apocalyptique et de ce réalisme psychologique étouffant de vérité, subjugué par la lenteur éclair de ces images et de ces moments ténébreux dans cette forêt immobile, subjugué par la complexité de ces personnages excellemment interprétés; ce film est un film que l'on ne peut raconter.... encore moins comme vous l'avez fait.

Un chef-d'oeuvre.

Mauro Cos

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