MUSIQUE/ On avait déjà pu le croiser cet été, niché au cœur de la programmation de la dernière édition du Cabaret frappé. L’homme enchanta ainsi la petite poignée de spectateurs qui avait accepté de se laisser surprendre par son folk envoûtant et sa voix de crooner non sans rappeler certains grands noms – Leonard Cohen en premier lieu, la ressemblance étant troublante… et la référence largement éculée (il n’y a qu’à surfer deux secondes sur le web pour s’en rendre compte). Un concert présenté a posteriori comme « l’un des plus beaux du festival » par notre rédac chef au Petit Bulletin. Que l’on retrouve donc Jim Yamouridis à la Bobine semble aller dans la logique des choses, la musique de cet Australien d'origine grecque vivant aujourd’hui en France se prêtant parfaitement à un univers feutré et intimiste. Une musique de grands espaces retranscrite le plus sobrement du monde, sans emphase. Into the day, son dernier album en date, en est la preuve évidente : onze titres élégants, baignés dans une même atmosphère. Solidement entouré de musiciens (Sébastien Martel en tête, qui avait déjà produit son précédent album), Jim Yamouridis a réalisé un travail d’orfèvre sur les arrangements qui confère au rendu une aura mystérieuse : le titre In the Veil, simplement porté par une guitare et une contrebasse, est l’illustration par les faits de cette sobriété riche en musicalité et émotions, qui prend tout naturellement son sens en live. AM
