Expo / Petit Bauhaus de l'ère post-industrielle, le collectif belge LAb[au] (créé en 1997 à Bruxelles) mélange joyeusement l'art, l'architecture, le design et les nouvelles technologies, pour élaborer de savantes scénographies urbaines, des performances, des œuvres interactives... Quelques-unes de leurs réalisations sont présentées à la galerie Roger Tator sous forme de vidéos, dont Man in e-space, superbe performance chorégraphique où le mouvement n'est plus que traces et effets lumineux. Parallèlement à ces archives, le collectif présente trois pièces récentes et captivantes autour de l'idée de flux... L'installation 12m4s, composée d'une web-cam, de projecteurs et d'écrans miroirs, reflète l'image du visiteur dans de petits cadres dont les dimensions varient en fonction de l'amplitude de ses mouvements, créant un jeu vertigineux entre images virtuelles numériques et images réelles du miroir. Œuvre d'art génératif, PixFlow démontre que la création multimédia peut renouveler de belle manière la peinture abstraite : sur quatre écrans, des milliers de pixels-spermatozoïdes aux traces rouges forment d'étonnants flux sanguins aux trajectoires toujours différentes. Mais le clou de l'exposition se nomme EOD 02 : soit quatre aquariums surélevés contenant chacun plusieurs poissons aveugles qui perçoivent leur environnement et communiquent entre eux grâce à des signaux électriques. Ceux-ci ont été traduits par les artistes en petits flashs lumineux et en sons afin de nous les rendre perceptibles. Sachant que nous émettons nous-mêmes des ondes électromagnétiques, l'installation en devient alors plus troublante : nous voilà sur la même longueur d'onde que les petites créatures et capables virtuellement de communiquer avec elles !Jean-Emmanuel DenaveLAb[au] «flux»À la galerie Roger TatorJusqu'au 1er juin
