Damon Albarn, de source sûre à l'Auditorium

Damon Albarn

Auditorium de Lyon

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Il est fascinant de constater à quel point les disques "islandais" (qu'ils soient le fait d'artistes locaux ou d'étrangers en goguette) sont marqués par les paysages, l'atmosphère de cette île presque vierge où la terre est à vif, où cohabitent le feu et la glace, où une beauté tranquille émerge d'une nature hostile. C'est le cas de ce disque une nouvelle fois inclassable de Damon Albarn, composé sur place et qui résonne de cette inquiétante étrangeté, de cet exotisme chaud-froid – comme on dirait "doux-amer" ou "sucré-salé". Son titre énigmatique : The Nearer The Fountain, The More Pure The Stream Flows, titre tiré d'un vers du poète romantique John Clare qui pourrait aisément figurer la devise de l'Islande, dit à la fois tout et absolument rien du disque qu'il nomme.

Ce qu'il pourrait signifier, ce titre, c'est peut-être que depuis une vingtaine d'années, Damon Albarn met à profit le succès commercial de ses différents projets pour se livrer en solo à des expérimentations qui n'aspirent à rien d'autre qu'à l'expression la plus pure : le musicien ne va pas chercher plus loin, ne se nourrit qu'à cette source, l'esprit allégé de toute considération commerciale.

Dans une sorte de flux de conscience musical, Albarn semble s'être laissé aller à l'inspiration devant la vue contemplée depuis la baie vitrée de sa demeure de Reykjavik, le souvenir de son acolyte Tony Allen et quelque chose comme une forme de mélancolie pour livrer des chansons serpentines, souvent déclinées au piano, agitées de frissons électroniques, d'accords de guitares économes, d'arrangements de cordes posés en biais et d'échos polaires. Si bien que ce disque "islandais" s'échappe, se tord pour devenir un disque-monde, l'œuvre expérimentale affichant les airs pop qu'elle semblait rejeter par principe (ou absence de principe). Sur n'importe quel terrain et devant n'importe quel paysage, Damon reste décidément, malgré tout, toujours Albarn. Une source sûre.

Damon Albarn
À l'Auditorium ​le dimanche 6 mars

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