Cirque / Du mastondonte Cirque du Soleil à la Halle Tony Garnier à la variation sur la notion de rupture du WAS groupe au Point du jour en passant par les XY à la Maison de la danse ou les Rasposo aux Subs, la saison circassienne est particulièrement étoffée. Chance !
Toujours commencer par le début. Soit aller faire un tour à l'Ecole de cirque de Lyon (grande pourvoyeuse d'étudiant·e·s pour les écoles nationales supérieures) qui propose tout au long de la saison des rendez-vous avec la jeune garde – le lieu est labellisé Scène découverte par la Ville de Lyon et ce n'est pas un détail. Le coup d'envoi de la saison sera donné le 6 septembre place du Dr Schweitzer puis le dimanche suivant dans le parc de la mairie du 5e arrondissement pour un festival Éclats de Cirque comprenant des ateliers et des spectacles de pros. Le cirque sera partout même là où il est peu habituellement comme au théâtre du Point du jour avec À tout rompre (janv) initié par le binôme de la compagnie CALC et un duo de voltigeur-porteur lors du festival UtoPistes sur la notion de rupture (des ligaments, amoureuse...). Au nouveau Ciel, dans Runners (déc) les jongleurs de la cie Hippana Maleta courent sur tapis roulant, celui de la cie Girouette se lance dans une mini conférence politique très drôle dans Ce ne sera pas long à Pôle en scènes (mars), la clown Léa Ménahem retrouve Philippe Delaigue pour La Petite sirène (dec) au théâtre de Vénissieux qui accueille aussi les Australiens de Circa qui lorgnent vers la prouesse physique plus qu'artistique parfois (What will have been, janv). Toujours dans l'Est lyonnais, l'efficace Machine de cirque passera à Théo Argence (nov) et Pôle en scènes (mars) avec des spectacles différents, le centre Charlie Chaplin convie les Belges du cirque du bout du monde avec Der Lauf (janv). À l'Ouest, La Mouche propose Trait(s) de la cie SCOM où la piste devient une toile pour peintre avec roue Cyr et acrobatie. Avant un nouveau festival Météores l'été prochain, la salle accueille la Nuit du cirque le 17 novembre avec la reprise du Ali de Mathurin Bolze et Hèdi Thabet.
Haut vol
Cet évènement national sera aussi célébré, durant une semaine aux Subs avec l'historique compagnie Rasposo et la fildefériste Marie Molliens, qui a encadré les sortants du CNAC au printemps passé par Fourvière, et dont le Oraison a été couvert d'éloges à Avignon 2022. Les grosses structures y vont aussi de leur spectacle de cirque annuel comme La Chute des anges (sept-oct) aux Célestins par la contorsionniste des premiers spectacles (les bons) de James Thierrée, Raphaëlle Boitel, qui convoque un bal de fin du monde avec voltige et mât chinois ou, au TNG, Goupil et Kosmao (mai) par l'une des figures de proue de la magie nouvelle, Etienne Saglio.
Enfin, si le Cirque du Soleil se pose à nouveau à la Halle Tony Garnier pour OVO avec la crème des circassiens dilués dans un entertainment so nord-américain comme à l'accoutumée, la Maison de la danse frappe fort cette saison en cirque. Bien sûr il y a toujours les Québécois d'Eloize pour leur dernier-né Entre ciel et mer (mai) qui marque les 30 ans de la célèbre compagnie, le plus poétique Cirque Le Roux avec Entre chiens et louves (mars) créé dans quelques mois mais la Maison (dites MAD désormais) a aussi la bonne idée de convier une des compagnies historiques (et épatante !) du jonglage qu'est le Gandini Juggling pour un hommage à Merce Cunningham (fev) et puis de faire revenir ce diamant brut de spectacle qu'est Möbius (oct) : les acrobates de la cie XY dirigés par le chorégraphe directeur de Chaillot Rachid Ouramdane, se transforment en nuée d'oiseaux. Ils volent. Comme si le génial perchiste Armand Duplantis se mettait à l'art. Ou presque.