Humour et haute voltige pour les fêtes

Cirque très familial avec Salto

Ne pas se fier au postulat de base de Salto créé en 2023 : que chacun des onze circassiens reste en l'air 10 minutes cumulées durant l'heure de spectacle. C'est presque un gadget. Ce que signifie par là le concepteur Edward Aleman, collaborateur de David Bobée sur Roméo et Juliette puis Warm, c'est que le saut est à la fois un espoir — en l'air — et une descente émotionnelle – quand vient la retombée. Alors sur un trampoline, avec une bascule, par des portés (et inversion des porteurs et des portés) avec parfois un musicien accroché dans le dos (!), par des sauts périlleux de très haut niveau, ils incarnent un groupe soudé où tour à tour, ils disent qui ils sont, leur âge, leur (bi)nationalité (sept différentes) qu'il faut chérir dans cette époque où l'extrême-droite rôde tant. Ils en parlent sans détours. Mais c'est par le langage du corps qu'ils convainquent le plus comme cette marche d'Amaia Valle sur des briques tenues en l'air par ses camarades qui la portent jusqu'à l'ivresse du saut sur trampoline. Ça aurait pu s'arrêter là, mais Salto, qui avait commencé depuis les gradins en mode échauffement, se referme logiquement sur le rangement du plateau et un dernier saut sur bascule. Extinction des feux.
NP

Salto
Du 17 au 22 décembre, aux Célestins (Lyon 2ᵉ) ; de 5€ à 40€

R.O.B.I.N.

Prendre la figure très référencée du justicier qu'est Robin des Bois, extraire son ADN politique et l'implanter dans un récit bien d'aujourd'hui : voilà à quoi s'est employée la metteuse en scène Maïa Sandoz (compagnie Le Théâtre de l'Argument) avec Clémence Barbier et Paul Moulin à ses côtés pour le texte. En résulte un spectacle jeune public (à partir de 8 ans) à la fois engagé et drôle, construit autour d'une histoire d'enfants de familles pauvres réfugiés dans une forêt interdite afin de lutter contre l'écocide qu'un riche puissant prépare. Un spectacle régénérant plein de facéties (comme l'était leur adaptation à succès de Zaï zaï zaï zaï de Fabcaro) et de niveaux de lecture, propice donc à un échange fourni entre adultes et enfants une fois le joyeux voyage achevé.
AM

R.O.B.I.N.
Du mercredi 18 au dimanche 29 décembre aux Célestins (Lyon 2ᵉ) ; de 8 à 26 euros

Corteo / Cirque du Soleil

Il est loin le temps du covid où le Cirque du Soleil annonçait 3 480 licenciements sur les 4 600 acrobates et techniciens que comptait alors cette super structure québécoise créée en 1984 par les artistes de rue Guy Laliberté et Daniel Gauthier. Désormais l'entreprise fonctionne à plein, aux mains d'un fonds d'investissement US et un autre chinois. Et 23 spectacles sont actuellement présentés dans le monde — dont 5 dans leur site fixe de Las Vegas. Excusez du peu. La troupe passe quatre jours à Lyon (pour huit représentations... trois le samedi !) avec Corteo qui date de 2005. Impossible de dénombrer le nombre d'artistes au plateau mais ils constituent une foule de musiciens et bien sûr de circassiens – la crème de la crème des athlètes de cirque dont, dans le rôle central, le Lyonnais Stéphane Gentilini formé au clown et au jonglage à Montréal et passé notamment par le délicat Nebbia du Cirque Eloize quand c'était plus fin qu'aujourd'hui, dans le rôle. Jonglage, acrobaties, roue Cyr, mât ballant, fil de fer, bascule... Sur une tournette, afin de retrouver l'esprit à 360° du chapiteau, toutes les disciplines de cet art sont convoquées dans Corteo, y compris un Monsieur loyal pour conter la « joyeuse procession imaginée par un clown » nous dit la compagnie. Pour se faire une idée, le mieux c'est d'y aller, si l'inflation vous en laisse la possibilité !
NP

Corteo
Du 26 au 29 décembre, à la LDLC Arena (Décines) ; de 48, 60€ à 156, 50€

Le Grand soir de l'année à la Bourse du travail 

Le Grand soir de l'année revient avec une affiche irrésistible, mêlant musique et humour dans un mélange parfaitement dosé. Oldelaf et Arnaud Joyet, figures emblématiques de la chanson humoristique, ouvriront le bal avec des morceaux incisifs et plein d'esprit.

Côté stand-up, Amandine Lourdel dévoilera son humour mordant et son œil affûté sur les travers du quotidien, tandis qu'Audrey Baldassare, avec son énergie débordante, alternera récits sincères et extravagants, naviguant avec agilité entre introspection et autodérision... Karim Duval, chroniqueur des contradictions modernes, et Harold Barbé, virtuose de l'absurde, compléteront ce casting de choc. Enfin, Patrick Chanfray, animateur décalé et impertinent, endossera le rôle de maître de cérémonie. Avec son humour imprévisible et son sens du timing, il s'assurera que la soirée file sans accroc.
CD

Le Grand soir de l'année
Mardi 31 décembre à la Bourse du travail à 20h (Lyon 3ᵉ), à partir de 37, 5€