Tout pour l'or / Ils s'appellent Gabin Bruneau, Édouard Gau et Mathias Viaublet. Ces trois jeunes talents apprentis sertisseurs sont en lice pour la médaille d'or du concours de Meilleur apprenti de France (MAF). Ils se préparent à recevoir les résultats de la grande finale qui aura lieu le 8 juin à la Cité internationale de Lyon.
C'est sereins, mais impatients que les trois étudiants de la SEPR, âgés d'entre 20 et 23 ans, abordent cette nouvelle étape du concours. Une sérénité favorisée par leur école ainsi que leur formateur, Fabien Espinoza, qui ont pris en charge les coûts des matières premières nécessaires pour le concours. « Nous devions travailler avec du laiton et de l'oxyde de zirconium, une pierre non naturelle. Bien que ces matériaux ne soient pas précieux, ils représentent un coût significatif que la plupart des apprentis doivent assumer eux-mêmes ». explique Gabin Bruneau.
Un processus de création exigeant et gratifiant
Le sujet leur a été donné il y a quatre mois. Depuis, ils ont consacré trois mois intensifs à la conception et à la réalisation de cette œuvre. La diversité des techniques de sertissage à connaître représente un vrai défi, avec 15 à 16 types de savoir-faire différents à maîtriser pour chaque pierre. Chacune d'elle, que ce soit le serti à griffe ou le serti clôt pour enserrer des pierres aux formes variées, a été minutieusement exécuté sous l'œil attentif d'une binoculaire.
Encore dans l'attente des résultats nationaux, ils tirent déjà une grande fierté de cette expérience et envisagent, pourquoi pas, de concourir pour le titre de MOF à l'avenir « Le métier de sertisseur requiert de la patience, un amour pour le travail manuel et une minutie extrême, et je crois qu'au fond de nous, nous aimons bien nous prendre la tête (rires). Donc oui, l'idée de concourir pour le titre de MOF est certainement tentante, même si les exigences ne sont pas les mêmes », déclare Mathias Viaublet.
« Nous vivons une renaissance de l'artisanat en France »
Avec l'accélération des progrès technologiques, la robotisation et l'automatisation sont devenus des sujets de préoccupation majeurs dans de nombreux secteurs, y compris l'artisanat. Des innovations que les trois apprentis ne perçoivent pas comme une menace : « Je suis convaincu que nous vivons une renaissance de l'artisanat en France. On peut le constater à Lyon, qui n'était auparavant qu'un satellite de l'épicentre parisien, uniquement visible sur la fameuse Place Vendôme. Beaucoup de consommateurs valorisent l'authenticité d'une pièce artisanale. L'industrie du luxe en France préserve un grand nombre de techniques spécifiques à chaque maison, qui constituent pour moi une part essentielle de notre patrimoine culturel », observe Mathias Viaublet.