Prolonger le geste : 6 rendez-vous danse à ne pas rater cette saison
Sélection danse / La Biennale de la danse n'est pas le seul événement qui célèbrera la danse, le geste fertile, les corps magnifiés. Voici six rendez-vous immanquables de la saison à venir.

Photo : Maguy Marin Les Applaudissements ne se mangent pas, (c) JP Maurin
Les applaudissements ne se mangent pas
Sur une scène nue, entourée de rideaux de lamelles multicolores, la tension est palpable : musique stridente de Denis Mariotte, corps à corps et chocs entre les danseurs, regards en chien de faïence entre le groupe et celle ou celui qui en est exclu... La violence, comme ce qui y résiste, sont mis en espace avec une minutie et un sens rythmique époustouflant chez Maguy Marin. Les applaudissements ne se mangent pas, pièce pour huit danseurs, avait été créée lors de la Biennale 2002 pour dénoncer les régimes dictatoriaux d'Amérique latine. Elle est reprise en 2025 avec de plus jeunes interprètes, parce que la violence politique et économique reste inchangée, là -bas comme ici.
JED
Les applaudissements ne se mangent pas
Du 6 au 7 novembre 2025 Ã la Maison de la danse (Lyon 8e) ; de 17 Ã 35€
Junior Ballet de l'Opéra national de Paris
Certains se plaignent parfois de ne pas pouvoir voir, à Lyon, de la danse "classique", hormis dans le cadre de superproductions privées et souvent coûteuses. Les vingt-quatre jeunes danseurs (de 18 à 25 ans) du Junior Ballet de l'Opéra de Paris viendront les combler cette année avec une affiche, non pas purement classique, mais 100% néoclassique : Allegro Brillante de George Balanchine, Cantate 51 de Maurice Béjart, Requiem for a Rose d'Annabelle López Ochoa qui fait tourbillonner les interprètes en jupes roses sur une musique de Schubert, Mi Favorita de José Martinez (actuel Directeur de la Danse de l'Opéra national de Paris) rendant hommage à Marius Petipa et Fred Astaire.
JED
Junior Ballet de l'Opéra national de Paris
Du 2 au 10 décembre 2025 à la Maison de la danse (Lyon 8e) ; de 35€ à 60€
Mirage
Attention, choc plastique et visuel ! S'inspirant du phénomène des mirages et de la Fata morgana, ces illusions d'optique liées à des conditions météorologiques spécifiques, le chorégraphe Damien Jalet et l'artiste visuel Kohei Nawa plongent 17 interprètes du Ballet de Genève dans une sorte de désert métaphorique. Des interprètes aux corps maquillés et transformés en figures fantasmatiques ou spectrales qui errent dans ce désert, à la recherche d'eux-mêmes à travers moult métamorphoses.
JED
Mirage
Du 14 au 17 janvier 2026 Ã la Maison de la danse (Lyon 8e) ; de 14 Ã 50€
Contre-nature
Après sa collaboration avec les circassiens de la Compagnie XY, le chorégraphe Rachid Ouramdane poursuit son exploration du geste et des mouvements aériens. Onze interprètes aux formations différentes occupent dans Contre-nature une scène nue, sculptée par les lumières et augmentée parfois d'images projetées dans la brume. Au-delà du mouvement, le chorégraphe évoque ici le passage du temps, le rapport des vivants aux absents, le vide et le plein, la complexité qui compose un corps et une psyché...
JED
Contre-nature
Du 25 au 28 février 2026 à la Maison de la danse (Lyon 8e) ; de 10 à 45€
Sous les fleursÂ
Chorégraphe depuis 2001, directeur du Centre Chorégraphique National de Tours depuis 2012, Thomas Lebrun est une figure originale et maintenant très connue de la danse contemporaine française. L'auteur d'Itinéraire d'un danseur grassouillet se penche souvent sur des sujets politiques et sociaux actuels, à travers des pièces mêlant humour, élégance et émotion. Créée en 2023, Sous les fleurs s'intéresse aux Muxes, troisième genre du peuple des Zapotèques dans le sud du Mexique. Cinq danseurs portant les robes traditionnelles aux motifs fleuris racontent en mouvements la vie de ces « hommes au cœur de femme », bousculant avec finesse et poésie les normes de la virilité et de la binarité.
JED
Sous les fleursÂ
Du 1er au 2 avril 2026 à la Maison de la danse  (Lyon 8e) ; de 14 à 35€
Nôt
Habituée de la Maison de la danse, Marlene Monteiro Freitas y revient auréolée de sa nouvelle notoriété depuis qu'elle a créé Nôt dans la cour d'honneur du Palais des Papes du festival d'Avignon cet été. La Capverdienne ne met pas tant au cœur de Nôt (nuit en portugais) les Mille et une nuits comme elle le promettait, mais une attachante galerie de personnages peu raccord avec les normes : ça grommelle plus que ça ne parle, quand l'un articule dans un micro, la sono est coupée. Un autre se balade nu dans le public et étire le temps jusqu'à l'agacement de certains et une des danseuses, amputée des jambes, donne la réplique à ses acolytes sans avoir à rougir de ses compétences. Tous ensemble font meute face à la normalité ambiante et sclérosante.
NP
Nôt
Du 6 au 7 mai 2026 Ã la Maison de la danse (Lyon 8e) ; de 14 Ã 35€