Biennale : de la danse et au-delà

par JED
Publié Lundi 25 août 2025

Danse contemporaine / Quarante spectacles, vingt-quatre créations et premières françaises : la métropole lyonnaise sera à la danse pendant trois semaines. Avec une édition de la Biennale de la danse à la programmation particulièrement alléchante !

Photo : Gisèle Vienne, Crowd, (c) Estalle Hanania

Sur le papier, la programmation de la Biennale de la danse 2025 est tout bonnement exceptionnelle ! Et ce, notamment, par la présence d'un grand nombre de chorégraphes qui font trembler les frontières de leur discipline et qui prennent sans cesse des risques artistiques : Gisèle Vienne, Christian Rizzo, Eszter Salamon, François Chaignaud, Lia Rodrigues... Autant d'artistes dont les premières pièces nous ont fait l'effet d'un choc, et qui arrivent aujourd'hui à "maturité", sans avoir perdu (on l'espère !) de leur mordant et de leur tranchant.

La recréation de Crowd (pièce de 2017) de Gisèle Vienne aux usines des Grandes Locos sera sans doute l'un des événements phares de la Biennale : une sorte de rave-party pour 18 interprètes qui traversent l'histoire de la musique électro. « Avec Crowd, ce sont souvent les aspects jubilatoires et exutoires de l'expression de sentiments exacerbés qui se développent, à travers le désir et l'envie complexe d'amour. Les personnes, faisant communauté, qui vont à cette fête, sont disposées à traverser des expériences émotionnelles particulièrement fortes, de tout type, et arrivent dans un état où leurs sens sont déjà très excités. » déclarait Gisèle Vienne en 2017. Autre pièce phare : The Living Monument d'Eszter Salamon, dont nous vous parlons plus en détail dans un autre article de ce numéro.

Puristes transgressifs

Au delà de cette présence forte d'artistes qui traversent les disciplines et tordent les codes chorégraphiques, c'est toute la Biennale elle-même qui se veut ouverte à son "dehors" avec de multiples événements festifs (mêlant danse pro et danses amateurs) un peu partout dans la ville, et au premier chef le Défilé de la Biennale avec ses 3 000 participants amateurs. « La marque qui a fait mon identité, c'est la connexion : celle des esthétiques, des publics et de la danse avec d'autres disciplines, ainsi que la partie conviviale. » déclarait récemment dans nos colonnes Tiago Guedes, directeur artistique de la Biennale.

Lia Rodrigues, Borda ©Sammi Landweer

Mais si l'on a fait ici l'éloge des chorégraphes qui échappent à leur discipline, nous sommes heureux que la Biennale laisse place aussi à des "puristes", à des chorégraphes qui creusent en profondeur le domaine chorégraphique, sans en être moins transgressifs et créatifs. Nous pensons en l'occurrence à l'immense William Forsythe qui, du haut de ses 75 ans, présentera une nouvelle création, Civil Society : undertainement, un kaléidoscope de motifs gestuels qui se déploient selon leurs propres lois et sans aucune trame narrative apparente. Ou au plus jeune Jan Martens qui présentera une nouvelle version de sa pièce de 2014, The Dogs are over : « C'est une œuvre dans laquelle le danseur est défini comme une espèce désœuvrée et purement exécutive, qui s'efforce d'atteindre la perfection. Soumis à une chorégraphie complexe, mathématique, dynamique, et épuisante (le saut étant le mouvement principal de cette pièce) et interprétée quasi entièrement à l'unisson, les danseuses et danseurs finiront par se tromper » écrit Jan Martens dans sa note d'intention.

Biennale de la danse 2025
Du 6 au 28 septembre 2025 dans toute la métropole de Lyon ; prix variables

Opening party de la Biennale de la danse

Pour célébrer le lancement de la Biennale de la danse, les DJs Alé et Erica do Futuro unissent leur force et leurs rythmes pour apporter une ambiance brésilienne à la Maison de la danse, dans un rituel incandescent où l’on danse, chante et rit.