Brotherhood mafia / En mariant rap old school, trap et electro, Sto affirme un style marginal et fédérateur, à l'aide d'une écriture sans filtre. Il est attendu de pied ferme pour faire trembler la scène de Bizarre !
Écouter dans l'ordre antéchronologique les trois volumes de Time Out permet d'appréhender l'univers de Sto, de sa version la plus aboutie à ses premiers contours. Représentant d'une génération désinhibée qui connaît ses classiques, le rappeur lillois impose avec de plus en plus de force sa proposition atypique.
Briser les codes
Formé aux open mic, rompu aux derniers courants (trap, jersey drill) et imbibé de sonorités électroniques puisées aux quatre coins de l'Europe, il opère une étrange alchimie. Son rap dégage une sensation d'évidence qui n'a pourtant rien d'inné. Ses textes bruts, sans effets, refusent la dissimulation comme si l'artiste s'ouvrait sans calcul à une audience, alors encline à accepter la singularité de sa démarche. Cette écriture authentique refuse autant la mise en scène que l'impudeur, elle lie des aspirations musicales en apparence éloignées.
Un goût des contrastes qui s'exprime également dans le référentiel invoqué, tantôt pointu (Bavaz) tantôt gentiment daté (Soulja Boy), ou encore par la variété de ses collaborations (superbe connexion avec Houdi). Dénué de nostalgie, Sto exorcise son passé pour célébrer un présent érigé en temps de fête, tel le nécessaire préalable à un avenir radieux. Électron libre, intègre et serein, il transmet une énergie addictive et galvanisante.
Le même soir, la scène de Bizarre ! accueillera aussi un autre représentant de la New Wave, ThaHomey et la prometteuse lyonnaise Toera.
Sto + ThaHomey + Toera
Jeudi 12 décembre à 20h30 à Bizarre ! (Vénissieux) ; de 5 à 15 €