(Post)Punk & cie / Si pour le deuxième week-end de décembre La Rayonne et le Grrrnd Zero proposent l'Antifa Fest, de son côté le Transbordeur semble compléter cette affiche avec une soirée intransigeante, grâce à No suicide act, Vulves assassines et Dalle béton.
No suicide act n'est pas seulement une proclamation ou une prière, mais aussi la collision entre deux mondes lointains donnant lieu à un (d)étonnant mix sonore brut et nécessaire.
Après avoir provoqué une curieuse déconstruction de Bérurier Noir avec leur premier maxi 45 tours éponyme, suivi par Je suis une erreur/Quel temps fait-il ?, single particulièrement rageur et désenchanté, la rencontre incendiaire entre François Guillemot (alias FanXoa), fondateur et chanteur du groupe phare de la scène punk française, et Lionel Martin (alias Madsaxx), saxophoniste et improvisateur jazz, a donné lieu à Interbellum.
Ébranler les certitudes
Un album hétéroclite et puissant, restitution d'une tension sociale qui ne cesse de s'amplifier. Redescendons dans la rue, exhortent FanXoa et Madsaxx avant de chanter les Jeunesses cramées ou veinant de blues leurs complaintes (No way, Death life blues). Le duo lyonnais semble avancer une proposition non destructive mais assurément tellurique, en mesure de miner la passivité pour bousculer les consciences.
Intransigeance engagée
Et puis il y a Les Vulves assassines, une des révolutions les plus bouleversantes qui soit arrivée à la musique française ces dernières années. Incarnant profondément l'esprit punk et contestataire, DJ Conant, MC Vieillard et Samy défient depuis une dizaine d'années l'échafaudage patriarcal, proposant une violente et irréductible proposition utopique.
Godzilla 3000, leur premier album de 2019 mais surtout Das Kapital, deuxième opus sorti il y a deux ans, ont mis le feu aux poudres, propulsant le trio dans une contre-histoire à l'horizon phénoménal et intransigeant.
Les Vulves assassines ne proposent pas une musique politique, justifiant avec des slogans une prétendue passion musicale : leur geste est profondément révolutionnaire, dont le chant et le son incarnent un appareillage efficace pour clamer leurs idées. Une substance puissante corroborée par une baffe electro-rap-punk d'une rare solidité.
Un 49.3 en béton
La très cohérente affiche de la soirée se voit complétée par l'entreprise de bâtisseurs de l'absurde, Dalle béton. Le tube consacré au troisième alinéa de l'article 49 de la Constitution de la cinquième République française, récidivera dans la salle du Transbordeur, lieu de leur dernière performance avant de poser une dalle (cette fois-ci tombale) sur la brève et intense histoire du trio rennais.
No suicide act + Vulves assassines + Dalle béton
Samedi 14 décembre à 20h au Transbordeur (Villeurbanne) ; de 18, 50 à 22, 90€