Festival / La deuxième édition du nouveau festival de jazz de la ville s'annonce comme l'événement printanier le plus attendu par les amateurs et amatrices du genre, de l'improvisation et l'expérimentation.
Le jazz ne borde pas tout simplement la ville de Lyon grâce à des festivals comme Jazz à Vienne, Saint-Fons Jazz et Un Doua de Jazz, mais coule dans ses veines grâce à des lieux comme le Hot Club, la Clef de Voûte et évidemment le Périscope. Ce dernier, avec la complicité de Baam productions, est à l'origine du Récif festival, qui, après le succès de la première édition l'année dernière, revient en force début avril avec une nouvelle programmation captivante.
Nouveaux équilibres
Si la formule sur cinq jours avec des concerts gratuits à Périscope en début de soirée a été confirmée, la cartographie des lieux a subi d'importantes variations. Exit la Chapelle de la Trinité, place au Transbordeur, au Sucre et à la BF15 !
La première soirée aura lieu à la "maison" avec l'univers ensorceleur afro-transe-jazz de la batteuse et chanteuse Aïda Gabrielle Diop et celui de Kutu, projet à la croisée entre jazz et musique traditionnelle éthiopienne, né de la rencontre entre le violoniste Théo Ceccaldi et la voix embrasée de Hewan Gebrewold.
Le mercredi, le festival investira pour la première fois la scène du club Transbo avec Jet Whistle, l'explosif projet de la flûtiste Fanny Martin, et Daoud, infatigable expérimentateur qui regarde à la fois à l'électro et au hip-hop, auteur d'une de plus belles surprises de l'année dernière avec l'étonnant Good boy.
Sonorités exotiques, expérimentales et transcendantes
Jeudi 3 avril, la scène du Marché gare offrira l'hospitalité aux mélodies lointaines, d'abord avec Parranda La Cruz, intrigant mélange entre musiques vénézuéliennes et réunionnaises invoqué par Rebecca Roger Cruz et né dans les Pentes de « La Cruz Rojiza ». Plus tard dans la soirée avec Sarāb, hybridation entre Magma et Frank Zappa, Balkans et Moyen-Orient, rock et poésie.
La soirée de vendredi sera placée sous le signe de l'expérimentation avec Mire, trio originaire de Strasbourg en mesure de relier temporalités et lieux lointains, entre échos folkloriques français et ottomans, où l'électronique s'autorise une décomposition de l'acoustique. Sur la scène du Périscope monteront ensuite la trompettiste portugaise Susana Santos Silva et le légendaire guitariste Fred Frith pour un concert-événement : une rencontre au sommet à ne pas rater.
La longue nuit de samedi 5 avril s'ouvrira au Périscope avec l'entrainant Obradovic Tixier Duo et Y-Otis, machination inébriante aux riffs circulaires du saxophoniste suédois Otis Sandsjö, pour enchainer au Sucre avec un "closing club" en trois temps, sous l'égide de la co-fondatrice de safar, Nochichi, NCY Milky Band et ses hybridations cosmiques, et le DJ set solaire de Pablo Valentino.
Art'n Jazz
En guise d'avant-propos au festival, dans l'après-midi de mardi 1er avril à la BF15, le public pourra découvrir Fixin, installation de Sylvain Darrifourcq créant un espace sonore grâce à l'interaction humaine. Le musicien sera par ailleurs présent afin d'activer l'œuvre avec deux micro-performances questionnant le rapport entre corporalité et son.
Récif festival
Du 1ᵉʳ au 5 avril 2025 dans plusieurs lieux de la métropole de Lyon ; de 0 à 30 €
