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Mezerg, « faire de l'imprévu une opportunité créative »

Mezerg, « faire de l'imprévu une opportunité créative »
Mezerg

Transbordeur

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Entretien / Mezerg sera au Transbordeur le 9 avril prochain pour présenter son dernier album "Vol retardé de 42 minutes". Une invitation au voyage tout en nuances avec douceurs organiques, groove seventies et turbulences électro. Un retour en fanfare pour l'homme orchestre inventeur de l'imparable "piano boom boom". 

Le Petit Bulletin : Quelle est la genèse de ce nouveau projet ?

Mezerg : C'est un peu un carnet de bord musical. J'ai toujours composé en voyage, mais là j'ai vraiment voulu retranscrire cette sensation d'attente, de mouvement, de contretemps qui crée des espaces pour imaginer, expérimenter. Chaque morceau est né d'un moment où le temps s'est étiré d'une manière ou d'une autre.

LPB : Dans quelles conditions et où a-t-il été enregistré ?

M : Un peu partout, comme d'habitude. J'ai des bouts enregistrés en France, d'autres en tournée, d'autres dans des chambres d'hôtel ou des studios improvisés. Ce qui compte pour moi, c'est l'instant où l'idée surgit, pas forcément d'être dans un studio ultra carré.

Bio express
Marc Mezergue dit "Mezerg" est passionné de musique (Beatles, Doors entre autres dont les influences se retrouvent dans son travail) et fait ses gammes au conservatoire de Jazz de Bordeaux sur le tard (à 16 ans). Après avoir constaté les – toutes relatives – limites rythmiques du piano, il ajoute grosse caisse et charleston à sa musique pour donner plus de corps à ses prestations scéniques. C'est ensuite au tour du thérémine de faire son apparition, un instrument surprenant qui se joue avec les mains (mais sans aucun contact) et qui modifie les sonorités des mélodies jouées par les synthétiseurs tel un modulateur. Le concept de "piano boom boom" est né, et Mezerg devient homme-orchestre à temps plein en 2017. Musicalement, on retrouve l'univers déjanté d'Emir Kusturica et le groove soutenu d'une techno puissante. Artiste de rue, il se fait d'abord connaître sur les réseaux avec de nombreuses vidéos de shows improvisés. Programmé en 2019 aux Transmusicales de Rennes puis au festival Eurosonic en Hollande, la machine s'accélère mais c'était sans compter la pandémie. L'artiste continue malgré tout de produire, se met en scène sur les réseaux sociaux et continue d'expérimenter. C'est à ce moment-là que l'on découvre sa vidéo Watermelon où des tranches de pastèque reliées à des micros, font office de touches de synthé. Le concept digne d'un "inspecteur Gadget de la musique" rencontre son public et sa notoriété ne cesse de grandir. Cette période lui aura permis de sortir de nombreux titres, qui prendront part, par la suite, à l'excellent premier album Chez Mezerg (2011). Après un EP plus organique intitulé Extended play en 2023, Mezerg continue de se réinventer dans ce dernier album Vol retardé de 42 minutes mêlant moments intimistes et trance possessive. 
Pourquoi ce titre “Vol retardé de 42 minutes” ?

M : Parce que c'est souvent dans ces moments-là que naissent les meilleures idées. Quand tu es bloqué quelque part, tu n'as pas d'autre choix que de transformer l'attente en quelque chose. Ce titre, c'est un clin d'œil à ça : faire de l'imprévu une opportunité créative.



LPB : L'un de vos morceaux est un hommage à Ray Manzarek, le pianiste des Doors au style si singulier. 

M : J'admire sa façon de faire chanter un clavier comme s'il avait une âme. J'aime bien mélanger les époques, jouer avec les textures sonores, du plus organique au plus électronique.

LPB : Il y a quelque chose de narratif dans votre musique. La pochette de l'album reprend les codes d'une affiche de film. Comment définiriez-vous la place du cinéma dans votre travail ? Est-ce que le jeu d'acteur pourrait vous intéresser ?

M : J'aime les images qu'une musique peut faire naître, et inversement. Parfois, j'imagine des scènes très précises en composant, un peu comme une BO de film imaginaire. L'univers visuel, que ce soit dans les clips ou les pochettes, est un moyen de prolonger cette narration. Pour le jeu, pourquoi pas ! Mais plutôt avec une vision burlesque, sans trop de dialogues. J'aime bien l'idée de raconter des choses avec le corps, le rythme, le montage.

LPB : Est-ce que la création d'une bande originale vous animerait ? 

M : Oui, j'adorerais ! J'ai déjà eu quelques propositions, mais j'attends le bon projet, celui où il y aura une vraie résonance avec mon univers.

LPB : Dans l'EP et le dernier album, certaines chansons sont plus organiques, plus intimistes. Doit-on s'attendre à un show moins endiablé ?

M : Pas vraiment. Je vais toujours chercher cette énergie, mais avec plus de nuances, des moments où ça respire plus. Le live, c'est un voyage, il faut des contrastes.

 

LPB : Vous avez débuté le projet Mezerg en 2016 avec un mini festival organisé dans un tram à Bordeaux "Sur les rails". A cette occasion, vous vous glissiez discrètement dans le tram bordelais avec un piano droit pour des happening musicaux. La même année, vous avez rejoint le festival Sziget en stop à Budapest, toujours avec ce piano droit. . Faut-il scruter la ligne 13 du métro parisien ou louer une camionnette en 2026 pour vos 10 ans de carrière ?

M : Qui sait ? J'aime toujours l'idée de jouer dans des endroits improbables. Peut-être un live sur un rond-point en pleine heure de pointe...

LPB : Votre tournée relie les États-Unis à l'Europe, que diriez-vous à Ivan le farfadet le premier alter ego avec lequel vous avez présenté ce concept de Piano Boom Boom en 2016 ?

M : Je lui dirais de continuer à foncer, sans trop se poser de questions. De garder l'innocence du début, mais d'apprendre à faire des siestes dès maintenant !

Mezerg 
Mercredi 9 avril à 20h au Transbordeur (Villeurbanne) ; 28 €

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