Peinture / La collection célèbre la naissante saison printanière avec une nouvelle exposition consacrée à la peinture florale, de ses liens avec la Fabrique lyonnaise jusqu'à l'époque contemporaine.
Le printemps semble avoir investi pleinement les salles de l'écrin muséal situé dans le cœur de Vaise pour rendre hommage non seulement à la "saison des amours" mais également à une histoire éminemment lyonnaise : celle qui joint art et artisanat, symbolisme et élégance, histoire et innovation.
La "classe des fleurs" et la Fabrique lyonnaise
Si la présence des compositions de nature morte traverse l'histoire, de l'art de l'Égypte à Pompéi, du Moyen-Âge à la Renaissance, c'est seulement au XVIIe siècle avec les peintres hollandais que le stilleven ("vie silencieuse" en néerlandais) devient un genre à proprement parler et que l'objet de représentation se transforme en sujet central du tableau.
Centre mondial de production textile, Lyon a vu éclore une véritable école de la peinture florale entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, indissociable de la Fabrique lyonnaise et de l'École des Beaux-Arts. La "Classe de la fleur" de l'École, dont Antoine Berjon est l'initiateur, représente un véritable foyer de dessinateurs de motifs floraux, jouant un rôle clé dans l'élaboration des somptueuses étoffes.

Cette discipline atteint un âge d'or sous l'impulsion de maîtres comme Jean-François Bony, Jean-Marie Reignier, Augustin Thierriat et Simon Saint-Jean permettant par la suite l'émergence d'artistes tels qu'André Perrachon et Jean-Pierre Laÿs.
Émancipation, avant-garde et tradition
Les œuvres de Charlotte Puyroche-Wagner et de Thérèse Guérin célèbrent une nouvelle liberté expressive qui adopte la peinture de chevalet. Celles de François Vernay, Émilie Charmy et Raoul Dufy modernisent la représentation de la fleur grâce au fauvisme. Les liens avec la soierie se perpétuent encore aujourd'hui grâce à des formidables créations, à l'instar du tissu floral de la Maison Robert Vernet qui clôt l'exposition.

L'Art de la fleur à Lyon
Du 18 mars au 27 septembre à la Tomaselli collection (Lyon 9e) ; de 0 à 10 €