Sélection / Anthropocène, inspirations proustiennes, pop art, classicisme et néo-classicisme : la saison des expos s'annonce riche en découvertes et en apprentissages.
Tourner sa langue

De Miro à Ben, de Cy Twombly à l'art brut, ils ont été nombreux à faire de l'écriture un matériau plastique, à entremêler mots et peinture, écriture et dessin... Donner à voir ou imaginer le langage sous différentes formes, c'est ce que propose l'exposition Tourner sa langue avec deux artistes : Sofia Lautrec présente des « poèmes » en verre soufflé, Laurence Cathala présente plusieurs de ses travaux dont Scriptio Continua, un grand dessin composé de différentes pièces de papier aux écritures illisibles. Une œuvre qui s'inspire d'un travail de Marcel Proust, basée sur la réécriture à l'aide d'ajouts de papiers collés aux cahiers, et qu'il a intitulé « paperolles ».
JED
Tourner sa langue
Jusqu'au 2 novembre à la BF15 (Lyon 1er), entrée libre.
Le monde selon Andy Warhol
Une collection de 40 photographies rend hommage au maître du pop art. Des soupes Campbell au quart d'heure de gloire, Andy Warhol est l'artiste américain le plus en vogue et controversé des années 1960, qui a su capter l'essence d'une époque en plein bouleversement, entre l'arrivée des médias de masse et la culture de la consommation. L'exposition est produite par Art Expo Première et conçue par le commissaire David Lawrence, qui ajoute une dimension fictive : les photographies commentées sont placées dans un contexte imaginaire, celui de la rencontre entre Andy Warhol et un étudiant en littérature comparée.
LD
Le monde selon Andy Warhol
Du 14 septembre au 15 janvier 2025 à la Chaufferie de l'Antiquaille ; de 8 € à 12€
Michel Mouffe chez Le Corbusier
Après Anish Kapoor, Anselm Kiefer, Giuseppe Penone et bien d'autres, c'est l'artiste Michel Mouffe qui vient se confronter à l'architecture aussi rugueuse qu'impressionnante du Corbusier au Couvent de la Tourette. Plus connu peut-être dans son pays natal, la Belgique, qu'en France, Michel Mouffe compose de très grandes toiles aux nuances chromatiques subtiles (il faut circuler d'un point de vue à l'autre pour les apprécier), derrière lesquelles semblent « pousser » et prendre volume des présences énigmatiques. L'abstraction picturale prend, avec lui, vie et mystère.
JED
Michel Mouffe chez Le Corbusier
Du 16 septembre au 23 novembre au Couvent de la Tourette à Éveux (69) ; de 0 à 10 euros.
Masculin / Féminin : la beauté du XVIIᵉ siècle à nos jours
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Après les splendides Lyon et sa région vus par les artistes et La Modernité à Lyon : 1900 – 1925, la Tomaselli Collection poursuit son aventure expositive, axant le regard sur le rapport entre féminin et masculin et sur les déclinations artistiques en peinture, en dessin et en photographie. Une longue traversée de quatre siècles plongeant dans environ 300 œuvres, dépeignant maintes factures d'incarner les genres et fixant pour les générations à venir des esthétiques fascinantes, comme le néo-classicisme de Hyppolite Flandrin, le pré-impressionnisme tressaillant de Jean-Louis Appian, le romantisme symboliste de Louis Janmot, le fauvisme alangui de Jacqueline Marval ou la puissance contemporaine du signe de Marie-France Chevalier.
FM
Masculin / Féminin : la beauté du XVIIᵉ siècle à nos jours
Du mardi 17 septembre 2024 au samedi 8 mars 2025 à la Tomaselli Collection (Lyon 5e) ; de 0 à 10 euros
Anne-Lise Broyer, La maladie du sens
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Paysages mélancoliques, intérieurs décrépits, visages esseulés, espaces fragmentés... Les photographies d'Anne-Lise Broyer déploient une poétique visuelle singulière que l'on apprécie autant en publications livresques (nombreuses) qu'en expositions... La photographe a beaucoup travaillé ces dernières années autour et à partir de l'oeuvre et de la vie de l'écrivain sulfureux Georges Bataille. À l'URDLA, elle se lance un nouveau défi littéraire : l'univers du poète Mallarmé, vu à travers un texte de Bernard Noël, La Maladie du sens. Et un nouveau défi plastique : oeuvrer aux frontières de la photographie, du dessin et de la gravure.
JED
Anne-Lise Broyer, la maladie du sens
Du 19 septembre au 30 novembre à l'URDLA à Villeurbanne ; entrée libre.
À demain

Sensible aussi bien aux paysages contemporains qu'aux avancées des recherches scientifiques, le photographe lyonnais Bertrand Stofleth a réalisé, par exemple, des séries d'images sur la vallée du Rhône, ou sur le monde à part entière des aéroports... À la galerie Domus, sous la thématique large de l'anthropocène, l'artiste présentera des extraits de trois séries récentes (réalisées entre 2019 et 2023), portant respectivement sur : le littoral atlantique du Finistère à la frontière espagnole, les Alpes autour de Saint Gervais, la région du Grand Est.
JED
À demain
Du 19 septembre au 13 décembre à la Galerie Domus, campus de l'Université Lyon 1 à Villeurbanne ; entrée libre
Boiling Brain par Maite y Manuel
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Fruit d'une résidence ouverte au public au sein de la galerie, l'exposition Boiling Brain synthétise une recherche toujours en devenir. Choisissant ce titre si évocateur, le duo d'artistes uruguayens Maite et Manuel ouvrent le champ des possibles, qu'il s'agisse de celui de la création ou de l'interprétation. Le "cerveau en ébullition" agit tant sur le papier que sur la toile, provoquant des formes libres et des lignes fuyant la fixation. La parole analytique se retrouve ainsi déchue de son pouvoir primaire et peut enfin circuler, libre, sans avoir à rendre des comptes. Boiling Brain interroge par là-même tout acte créatif.
FM
Boiling Brain par Maite y Manuel
Du jeudi 19 septembre au samedi 5 octobre à la galerie Slika (Lyon 2e) ; entrée libre
Antwan Horfee, Fantasia
Figure singulière du graffiti parisien, Antwan Horfee (né en 1983) bascule sur toiles son inspiration venue du graff, de la BD, du cinéma... Entre figuration et abstraction, son travail dégage beaucoup de mouvement et une étonnante profondeur de champ à travers ses entrelacs colorés. Il viendra à Lyon présenter des oeuvres récentes, inspirées du célèbre Fantasia de Walt Disney, film d'animation datant de 1940 et très expérimental à l'époque, mêlant animation et musique classique.
JED
Antwan Horfee, Fantasia
Du 19 septembre au 16 novembre à la galerie Ceysson & Bénétière (Lyon 1er), entrée libre.
Grainy America par Nicola Vigilanti
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Alternant photographie et peinture, la galerie Regard Sud présente une oasis de calme et de méditation à quelques pas du plateau de la Croix-Rousse. Exposition après exposition, grâce aux choix d'Abdellah Zerguine et Farida Hamak, elle semble composer depuis l'année 2000 un ouvrage illustré d'épisodes saisissants. Consacré à Nicola Vigilanti, originaire des Pouilles mais basé à Lyon, le nouveau chapitre de cette épopée évoque le dernier voyage entrepris par le photographe aux Etats-Unis, à la recherche des vestiges de l'American Dream. Que reste-t-il de ce rêve alimenté pendant des siècles évoquant une nouvelle et biblique Terre promise ? Sans avoir l'ambition de donner une réponse définitive, Nicola Vigilanti livre dans son reportage d'une cinquantaine de photos l'image d'un pays contrasté, fascinant et inquiet.
FM
Grainy America par Nicola Vigilanti
Du samedi 21 septembre au samedi 9 novembre à la galerie Regard Sud (Lyon 1er) ; entrée libre
Histoire(s) sans fin
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Après 43 ans de rigoureux et passionné travail de galeristes, Catherine Derioz et Jacques Damez se voient contraints (économiquement) de fermer Le Réverbère, lieu emblématique de la photographie à Lyon. Pour leur dernière exposition, les deux comparses rendent hommage à l'ensemble des artistes qu'ils représentent : de William Klein à Julien Magre, de Denis Roche à Bernard Plossu, de Pierre Canaguier à Yves Rozet... Fidèles à leur amour de la photographie, ils ont choisi d'exposer des images singulières, peu connues, pas forcément bankable, où la précision du regard se marie à l'émotion.
JED
Histoire(s) sans fin
Du 21 septembre au 28 décembre au Réverbère (Lyon 1er) ; entrée libre
Pour la vie par Henriette Ponchon de Saint André

Née à Saint-Didier-au-Mont-d'Or la veille de Noël 1929, Henriette Ponchon de Saint André a fait de sa vie une œuvre consacrée à la rencontre avec l'Autre. Son travail en tant que Conseillère Technique et Pédagogique, ainsi que ses nombreux voyages en Roumanie, Portugal, Turquie, Bénin, Burkina Faso, lui ont permis d'accéder à des espaces et des moments intimes d'amour filial et maternel, mais également à des rituels et à la quotidienneté des femmes et des hommes des quatre coins du monde. L'Autre exprime ainsi sa voix grâce à un noir en blanc émotionnel, que ce soit dans les chantiers de démolition navale d'Alang, dans le Gujarat, ou pendant les processions de la Vierge Noire de Guadalupe. Une exposition alliant art et vie.
FM
Pour la vie par Henriette Ponchon de Saint André
Du samedi 21 septembre au mardi 31 décembre à la Bibliothèque Part-Dieu (Lyon 3e) ; entrée libre
Trames

1 parcours = 5 lieux, 5 artistes. Trames propose de tisser des liens entre la France et la Chine, entre les artistes et les publics, entre le patrimoine et l'art contemporain. Xiaojun Song sera exposée au Nouvel Institut Franco-Chinois, Cai Yaling à la Fondation Renaud, Xuefeng Chen au parc de Lacroix-Laval, Kong Shengqi au musée de l'Hôtel-Dieu de Belleville-en-Beaujolais et enfin MoBai Lin à la galerie Françoise Besson. Peinture, sculpture, installation, œuvres minutieuses ou monumentales, en intérieur ou en extérieur, les pratiques volontairement éclectiques sont pensées et présentées en harmonie avec le lieu qui les accueille afin d'enrichir le dialogue. En résonance avec la 17e Biennale d'art contemporain.
LD
Trames
Au Nouvel Institut Franco-Chinois, à la Fondation Renaud, au parc de Lacroix-Laval, au musée de l'Hôtel-Dieu de Belleville-en-Beaujolais et à la galerie Françoise Besson du 23 septembre au 24 décembre ; entrée libre
Un empire, des peuples
Gaulois, Carthaginois, Thraces, Syriens, Grecs... À travers la vie et le parcours de six personnages (ayant réellement existé) l'exposition invite le visiteur au cœur de la dimension multiculturelle de l'Empire romain. Comment Rome maintient-elle son pouvoir au sein d'un territoire immense et pluriel ? Comment coexiste cette mosaïque de peuples et de coutumes ? Existe-t-il différentes façons d'être Romain ? L'exposition présente des collections du musée, enrichies de nombreux prêts exceptionnels du Louvre et d'autres institutions nationales et européennes, tandis que des projections et cartes animées, des films, des manipulations et des récits sonores permettent de s'immerger dans l'univers des personnages.
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Un empire, des peuples
Du 4 octobre au 1er juin 2025 au musée Lugdunum; 4, 5/7€
Inner World par Ebru Ceylan

Fidèle à lui-même, le Centre photographique de la rue des Fantasques accueille une nouvelle et puissante exposition. Ebru Ceylan, photographe et réalisatrice turque, exposera jusqu'à la fin de l'année vingt-quatre traces de ses voyages dans les terres anatoliennes. Son regard, se posant sur les corps et sur les choses avec un respect rare, saisit l'exceptionnel dans l'ordinaire, l'instant lumineux et imprévisible dans le continuum temporel. Avec ses clichés, Ebru Ceylan nous offre le privilège d'une découverte d'un ailleurs chargé de contrastes et d'histoire, lieu de rencontre non seulement avec l'Autre mais également avec nous-même : l'occasion précieuse d'une introspection par images.
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Inner World
Du jeudi 5 octobre au samedi 28 décembre au Bleu du ciel (Lyon 1er) ; entrée libre
Le temps d'un rêve
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Espace poreux avec le surnaturel et les dieux (selon certaines croyances et religions), simple dérèglement cérébral (selon certains scientifiques), expression déguisée de désirs infantiles (Freud et la psychanalyse), ou encore source d'inspiration (artistes, écrivains, poètes), le rêve se décline et se perçoit de bien des manières à travers les âges, les cultures et les savoirs. Le Musée des Confluences nous propose une traversée synthétique de toutes ces facettes oniriques en s'appuyant sur quelque 200 objets (documents, œuvres d'art, etc.) et sur une scénographie jouant des frontières entre réalité et fiction.
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Le temps d'un rêve
Du 18 octobre au 25 août 2025 au musée des Confluences (Lyon 2e) ; de 0 à 12 euros
Les potagers par Philippe Hortala

La redécouverte de l'œuvre de Philippe Hortala se poursuit chez Henri Chartier : après le premier chapitre consacré à l'univers de la pâtisserie en avril, la galerie de la rue Comte se focalise sur la phase potagère de l'artiste toulousain, décédé à seulement 38 ans en 1998. Navets, citrouilles, fraisiers, radis, aubergines : voici les protagonistes d'un univers agreste silencieux et rassurant, renouant avec la simplicité d'une vie rustique. Utilisant la technique des gros plans plongeants, magnifiée par les peintures pâtissières, les acryliques, les gouaches et les encres exposés à la galerie immortalisent les dernières années de la carrière d'un artiste extraordinaire, qui retrouve aujourd'hui une attention méritée.
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Les potagers par Philippe Hortala
Du jeudi 24 octobre au samedi 7 décembre à la galerie Henri Chartier (Lyon 2e) ; entrée libre
Voir vivre l'architecture

135 photographies de Gilles Aymard forment un parcours qui retrace l'ensemble de sa carrière. Photographe d'architecture, Gilles Aymard rend cette dernière vivante, notamment grâce aux jeux de lumières, cruciaux. Ses clichés subliment le bâti, au point de leur donner une dimension de portrait. Le photographe a d'ailleurs tiré le portrait de nombreuses vies de l'architecture : des concepteurs et des constructeurs. Volumes, formes, détails, lumières qui captent un moment, ceux des hommes et des femmes qui l'habitent. Mais aussi l'esthétique de la ruine : pour poser son œil sur la vie et la mort de nos constructions.
LD
Voir vivre l'architecture
Du 8 novembre au 8 février 2025 aux Archives de Lyon ; entrée libre
Zurbarán. Réinventer un chef-d'œuvre

Pour la fin de l'année, le Musée des Beaux-Arts prépare une exposition mémorable. Les trois versions de Saint François debout momifié peints par Francisco de Zurbarán, conservées au Museu Nacional d'Art de Catalunya de Barcelone et au Museum of Fine Arts de Boston, ainsi que celle datant de 1659 et visible au palais Saint-Pierre depuis 1807, seront réunies pour la première fois. Trois chefs-d'œuvre dialoguant avec une centaines d'autres pièces, parmi lesquelles un ensemble des peintures de Zurbarán et nombreuses œuvres montrant l'influence de cette iconographie du XVIe au XXIe siècle.
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Zurbarán. Réinventer un chef-d'œuvre
Du jeudi 5 décembre 2024 au dimanche 2 mars 2025 du Musée des Beaux-Arts (Lyon 1er) ; de 0 à 12 euros
Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra

Cinéaste de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard surprend par son audace formelle. Ses choix typographiques ne font pas exception. Il convoque des polices de caractères (Antique Olive, Helvetica, Verdana), pour répondre aux mutations technologiques et enjeux de communication des époques qu'il traverse. Conçue autour du travail graphique de Godard, cette exposition raconte une histoire de famille, d'influences et de filiations. Tel son grand-oncle Maximilien Vox, figure incontournable de la typographie française, avec lequel il se soucie de trouver l'écriture de son temps. Le travail de mise en page à l'écran de Godard ne se résume pas à d'éclatantes apparitions (cartons et génériques, cadrages d'enseignes et de journaux, toutes formes de l'écrit à l'écran). Pour lui le film devient livre, comme ses Histoire(s) du cinéma, dont on pourra découvrir les maquettes originales dans l'exposition, et comme l'indique le nom de son tout dernier film : Le livre d'image.
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Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra
Du 31 janvier au 4 mai 2025 au musée de l'Imprimerie et de la Communication graphique ; 4/6/8€
Échos du passé, promesses du futur + Univers programmés

Après la biennale, le Musée d'art contemporain proposera deux expositions thématiques collectives, largement ancrées dans des problématiques contemporaines. Echos du passé, promesses du futur « invite une quinzaine d'artistes à réconcilier nature et technologie et à repenser notre rapport au vivant ». Univers programmés s'interroge quant à elle sur les liens entre la création artistique et les nouvelles technologies et les nouveaux univers numériques : l'informatique, les réseaux internet, l'intelligence artificielle, la réalité augmentée... Et ce à travers des oeuvres et des artistes présents dans les collections du MAC : Nam June Park, Mathieu Briand, Jan Kopp...
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Echos du passé, promesses du futur + Univers programmés
Du 7 mars au 13 juillet 2025 au Musée d'art contemporain (Lyon 6e)