Deux ans de chantier pour rénover le musée de l'Imprimerie à Lyon
Fermeture pour travaux / Installé dans un ancien hôtel particulier du XVᵉ siècle, le musée de l'Imprimerie et de la communication graphique fermera ses portes jusqu'en 2027 pour d'importants travaux de réhabilitation. Une métamorphose, qui vise autant à repenser les espaces qu'à réinventer le rapport entre le musée, ses collections et ses publics.

Photo : Musée de l'Imprimerie et de la Communication avant travaux © CD/LePetitBulletin
Niché entre la rue de la Poulaillerie et la rue des Forces, dans l'ancien Hôtel de la Couronne, le musée de l'Imprimerie s'est installé en 1964 dans un bâtiment dont les fondations remontent au XVe siècle. Tour à tour demeure bourgeoise, hôtel de ville éphémère au XVIIe siècle, puis immeuble d'habitation et de commerce, le lieu n'a jamais cessé d'évoluer. C'est sous l'impulsion du maire Louis Pradel et de l'architecte André Donzet qu'il devint musée, avec la volonté de faire dialoguer patrimoine bâti et mémoire graphique. Mais depuis son ouverture, les transformations se sont faites par à -coups. « Jamais le musée n'a pu être pensé de manière globale », a rappelé Stéphanie Canellas, architecte du patrimoine des Ateliers Isshin en charge du projet. Ce sera désormais chose faite.
Circuler autrement, accueillir mieux
La fermeture, prévue jusqu'au printemps 2027, permettra de reprendre l'ensemble à la racine : circulations revues, accessibilité (enfin) assurée, confort thermique amélioré, restauration patrimoniale étendue. L'entrée principale changera de visage grâce à une porte monumentale contemporaine, installée à la place d'un accès aujourd'hui muré. Un ascenseur trouvera place dans la cour intérieure, dans un angle choisi pour limiter l'impact visuel. Et plusieurs marches, jusque-là disséminées dans presque chaque salle, seront absorbées dans des dispositifs intégrés notamment pour améliorer l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
Ce lifting architectural répondra aussi à un enjeu de clarté pour le visiteur. « un tiers du public ne monte jamais à l'étage », a déploré Joseph Belletante, conservateur du patrimoine et directeur du musée depuis 2015, lors de la présentation du projet. L'objectif est de proposer un parcours circulaire, plus lisible, sans renoncer à l'aspect un peu labyrinthique du lieu.Â
Vers un musée moins figé
La réflexion des travaux s'accompagne également d'une évolution plus large du projet muséal, amorcée depuis plusieurs années. Le parcours permanent, longtemps figé, laissera place à une muséographie plus souple, où l'image contemporaine - que ce soit l'imprimerie, le tatouage ou les jeux vidéos - côtoiera les presses historiques. « Le musée ne doit plus être un lieu dominant, écrasant », a défendu Joseph Belletante, qui entend donner une place plus active aux visiteurs, notamment les plus jeunes, et faire du musée « un lieu fréquentable, comme une bibliothèque ».Â

La rénovation s'accompagnera aussi d'une réorganisation interne. Les collections seront progressivement transférées aux Archives départementales du Rhône, les agents d'accueil seront redéployés dans d'autres équipements culturels, tandis que le reste de l'équipe restera dans un bâtiment adjacent, rue des Forces. Â
Le montant total de l'opération s'élève à 5, 45 millions d'euros - en plus des 600 000 € pour le seul déménagement des collections - financés par la Ville de Lyon avec une participation de l'État à hauteur de 122 400 € pour les parties monuments historiques. Un investissement conséquent, assumé par la Ville de Lyon, pour remettre à niveau un équipement culturel vieillissant. Le nouveau nom du musée, lui, reste encore en suspens - ou en gestation, selon la formule retenue.Â