Documentaire / de et avec Margarethe von Trotta (All.-Fr., 1h40) avec également Liv Ullmann, Ruben Östlund...
Qu'elle soit érotique ou artistique, l'influence d'Ingmar Bergman sur ses confrères cinéastes est bien connue : Truffaut et surtout Woody Allen ont largement rendu hommage à leur aîné. Au tour d'une réalisatrice de payer son tribut au vénérable Suédois : Margarethe von Trotta. Arpentant les rues de Paris, Stockholm, Munich, les plage de Fårö comme les méandres de sa propre mémoire, l'autrice des Années de plomb (1981) par à la rencontre des décors, des inspirations, des témoins (famille, collaborateurs, exégètes...) du cinéaste disparu. Et en livre un portrait personnel sans pompe ni tabou, parlant autant d'elle que de lui.
Plus filiale qu'idolâtre, Margarethe von Trotta effectue en effet un inventaire aussi lucide qu'honnête de l'œuvre comme de l'artiste. Inventaire partagé par ses proches : Bergman a magnifiquement filmé l'enfance... tant qu'elle le représentait ; son abondante progéniture n'était en revanche perçue que comme le gage d'amour de chacune des femmes ayant partagé sa vie.
Prisme allemand oblige, von Trotta s'intéresse à un pan douloureux de sa carrière, son exil fiscal, et dévoile des archives munichoises peu connues en France, d'autant plus précieuses qu'elles annoncent son crépuscule de cinéaste.
Plus surprenant est le choix de certains intervenants, dont certains n'ont pas grand-chose à dire et d'autres livrent des sottises, bien en-dessous des propos de la famille ou des pertinentes (et subjectives) analyses de la réalisatrice.
Ce documentaire constitue en tout cas un magnifique prologue amoureux à la (re)découverte de l'œuvre du Maître de Fårö. Cela tombe bien : une rétrospective est annoncée...