Dérive mortelle

Mercredi 4 juillet 2007

de Hans Horn (All, 1h30) avec Éric Dane, Susan May Pratt...

Si Nos Amis les Terriens n'avaient pas durablement bouleversé notre rapport à la déjection cinématographique, nous tiendrions là le parangon 2007 de l'inanité pelliculée. À l'origine était Open Water, petit coup marketing à la Blair Witch (sauf que ça se passait dans l'eau avec des requins) tourné avec trois fois rien. Face aux mirobolantes recettes de ce pseudo docu fiction horrifique, le projet d'une suite affolait les bailleurs de fonds. Trois ans plus tard, voici venir (roulements de tambour) Dérive Mortelle, lui aussi vaguement inspiré de faits réels comme son modèle. Cette dernière précision est importante, tant elle justifie la stupidité ambiante dépeinte pendant une très longue heure et demi : six abrutis partent en croisière à bord d'un yacht. Grisés par l'ambiance simili décadente, ils sautent tous à l'eau sans penser à l'échelle. Nos crétins sont donc coincés dans l'eau. Dix minutes plus tard, en faisant surchauffer leurs trois neurones communs, ils pensent à nouer leurs maillots pour se faire une corde - malheureusement, ils échouent une première fois et ne préfèrent pas réessayer. Vingt minutes plus tard, les drames s'enchaînent : un ahuri se cogne la tête en cherchant une trappe, un imbécile se plante maladroitement un couteau dans le bide, puis c'est au tour de deux atrophiés du bulbe d'être à bout de force et de se laisser couler à pic. Puis, dix minutes avant la fin, les deux "génies" restants trouvent enfin la solution à ce casse-tête avant que Hans Horn ne torche une conclusion "mystérieuse". Invraisemblable navet qui vous donne envie de déchirer la toile de l'écran ou réflexion amorphe sur l'idiotie généralisée qui menace nos sociétés, à vous de choisir... François Cau