Où sont nos blockbusters ? Enfouis...

Mercredi 27 juin 2007

En début d'année, on s'interrogeait sur le manque de créativité des studios hollywoodiens qui envoyaient sur les écrans un nombre historique de suites, de remakes et de prequels. Six mois plus tard, en pleine déferlante de ce tombereau de produits opportunistes, le bilan commence à être inquiétant. Pirates des Caraïbes sombrant en haute mer, Shrek recyclant paresseusement un humour MTV laborieux, Sam Raimi cédant à la pression des geeks et faisant pour la première fois des compromis dans son troisième Spider-man, Steven Soderbergh s'apprêtant à engranger les millions avec un troisième casse du siècle (Ocean's thirteen) qui lui permettra ensuite de financer quelques œuvres personnelles (espérons juste qu'elles soient moins inutiles que son médiocre Good German)... En attendant Harry Potter 5, Die Hard 4, Les Quatre fantastiques 2, etc. Sans vouloir jouer l'air du "bon vieux temps", mais il fut une époque où il y avait des cinéastes derrière les blockbusters, qui utilisaient les franchises pour développer des thématiques et une esthétique : Cameron avec Terminator, Burton avec Batman, Spielberg avec Indiana Jones, Lucas avec Star Wars, Singer avec X-men et donc Raimi avec Spider-man. Aujourd'hui, c'est le tâcheron Gore Verbinski qui démontre son incompétence avec l'incohérente série des Pirates des Caraïbes, et on confie au premier yes man venu les commandes de l'épisode crucial d'une série mythique (le drame Brett Ratner avec X-men 3, dont on ne se remettra jamais !). En fait, ce retour en arrière marque aussi une nouvelle domination du producteur sur le metteur en scène, du marketing sur la créativité ; du costard-cravate sur le T-shirt troué et le jean délavé !CC