L'École des dragueurs

Mercredi 23 mai 2007

de Todd Philips (ÉU, 1h45) avec Billy Bob Thornton, John Heder...

Sympathique comédie appartenant à la veine «plus c'est con, plus c'est bon», le nouveau film de Todd Philips (après le décevant Starsky et Hutch) séduit par sa capacité à renverser subtilement les valeurs américaines. L'école en question, tenue par un prof arrogant et son adjoint black viril, trop viril, n'est pas tant pour les «dragueurs» que pour d'authentiques losers, nerds sans caractère ou timides maladifs. Roger, pervenche de son état, va y chercher l'assurance pour conquérir sa voisine Amanda, et tandis qu'il arrive à ses fins, se retrouve à passer des épreuves de plus en plus compliquées pour garder sa belle. Tour à tour burlesque, romantique et cynique, la comédie repose sur une belle idée : Roger ne change jamais vraiment, du moins il ne renonce pas à ce qui le définit profondément, la modestie, la naïveté, et une coupe de cheveux improbable façon jeune de l'UMP. Cette sincérité-là dans ce corps maladroit résiste aux assauts du culte de la réussite, et arrive finalement à remplir son objectif de départ : tirer un coup. Au moins, c'est clair et ça fait du bien, surtout quand le casting est au diapason, d'un Billy Bob Thornton classe à l'extérieur, roublard à l'intérieur, au caméo de Ben Stiller égal à lui-même en ex-pilote reclus avec ses chats.CC