La Tête de maman
de Carine Tardieu (Fr, 1h35) avec Chloé Coulloud, Karin Viard...
Carine Tardieu, pour son premier long métrage, poursuit dans la thématique des questionnements adolescents développée dans ses deux courts, avec cette touche d'autobiographie qui fait qu'un film est forcément plus honnête. Ici, Lulu, ado en pleine crise existentielle, se met en tête de retrouver l'amour d'enfance - devenu «tout moche» et employé de zoo - de sa môman dépressivo-hypocondriaque. Le film parvient à faire illusion pendant sa première bobine : la mise en scène de Carine Tardieu déborde de l'envie d'exploiter pleinement le medium cinématographique avec une certaine inventivité. Mais passé le cap de l'installation, plus dure est la chute. La réalisatrice semble se mettre elle-même les fers aux pieds en respectant au diapason les tristes normes télévisuelles en vigueur dans les productions nationales, et La Tête de Maman rejoint la sinistre légion des œuvres oubliées sitôt consommées. Sinon, inutile de le préciser mais on le fait tout de même : Kad Merad est définitivement un grand, capable de rester digne même lorsqu'il nettoie la cage de son chimpanzé fétiche. FC