Golden door
d'Emanuele Crialese (Fr-Italie, 1h58), avec Charlotte Gainsbourg, Vincenzo Amato...
Campagne sicilienne, au début du siècle dernier. Salvatore Mancuso, paysan illettré, part avec sa famille à la découverte du «nouveau monde», cette Amérique où les carottes sont de taille humaine, et où coulent des rivières de lait. Mais à la suite d'un interminable voyage en bateau, il va découvrir, en arrivant à Ellis Island, que tout le monde n'est pas forcément le bienvenu dans ce pays de cocagne. Fiction documentaire ultra-réaliste (à l'exception de quelques courtes échappées oniriques), Golden Door décrit sans détours le périple des immigrants européens partis pour échapper à la misère, et leur passage au travers de toute une batterie de tests (sanitaires, mais également psychologiques et intellectuels, autant dire qu'on n'est parfois pas très loin de l'eugénisme...) censés valider leur capacité d'adaptatation au «nouveau monde». La dimension artistique est donc quelque peu reléguée au second plan, sans pour autant handicaper un film dont le sujet, rarement abordé, se suffit quasiment à lui seul. DG