Michou d'Auber

Mercredi 7 mars 2007

de Thomas Gilou (Fr, 2h04) avec Gérard Depardieu, Nathalie Baye...

Ancien stakhanoviste d'une comédie française comme on la déteste bien (Black Mic-Mac, La Vérité si je mens, Chili Con Carne, Raï - ah, on me fait signe que ce dernier n'est pas une comédie), Thomas Gilou semblait s'être rangé des voitures, rentrant dans le documentaire comme d'autres en réclusion religieuse. Jusqu'à ce que, touché par la "grâce", il décide de faire de la jeunesse du comédien-scénariste Messaoud Hattou une production dans la lignée des films français passéistes et «humanistes, comme Le Vieil Homme et l'Enfant». On ne met pas en doute la sincérité et le caractère touchant de l'histoire d'origine (un enfant d'origine algérienne est confié à l'assistance publique, puis à un couple de paysans frenchy à mort - au cas où ce ne serait pas clair, le Gérard vocifère son admiration pour De Gaulle à tout bout de champ), c'est son traitement qui nous fait bondir. Avec Gilou et Jean Cosmos à l'adaptation, la caricature généralisée contamine le film : mise en scène tour à tour neurasthénique et too much (il faut voir la scène dite du "couscous dans la 4L" pour mesurer l'ampleur des dégâts), dialogues imbitables («Mais on n'est pas des barbares, m'sieur, on est des Berbères»), interprétation catastrophique (de Depardieu qui devrait dessaouler avant de tourner à Amalric, complètement à côté de la plaque)... La somme des parties nous donne un tout qui ne veut rien tant que montrer sa grandeur d'âme à tous les passants, qui entend ausculter les démons de la France d'en bas/qui travaille/qui se lève tôt tout en exaltant certaines de ses valeurs traditionnelles. Pour résumer, on peut dire que Michou d'Auber s'effondre dès que le grand Fellag quitte l'écran - au bout de dix petites minutes. FC