Les Ambitieux
de Catherine Corsini (Fr, 1h30) avec Eric Caravaca, Karin Viard...
Après un drame prĂ©tentieux (La RĂ©pĂ©tition) et une comĂ©die complètement foirĂ©e (MariĂ©es mais pas trop), Catherine Corsini revient Ă ce qui lui rĂ©ussit le mieux, l'Ă©tude de mœurs lĂ©gère, genre qui lui a offert la reconnaissance avec La Nouvelle Eve. Pour que les retrouvailles soient complètes, Karin Viard endosse Ă nouveau son rĂ´le de nĂ©o-bourgeoise parisienne dont les amours sont aussi libres que compliquĂ©es, mais donne au personnage une tonalitĂ© antipathique dont elle semble se dĂ©lecter Ă l'Ă©cran. La manière dont elle utilise un Ă©crivain provincial naĂŻf et gentillet pour satisfaire dĂ©sirs et caprices est effectivement assez amusante... Louable aussi l'envie de Corsini de muscler son rĂ©cit, de l'emballer en permanence en compressant ses quiproquos finalement très boulevardiers. Mais ces Ambitieux ont une très grosse limite : la mise en scène y est si approximative, sa direction artistique si laide que l'impression tenace est celle de regarder un tĂ©lĂ©film Ă©garĂ© sur grand Ă©cran. Il n'y a qu'Ă voir l'improbable scène de l'Ă©mission littĂ©raire pour constater Ă quel point ce qui manque Ă un certain cinĂ©ma français et qui le placera toujours un cran en dessous du plus standard des produits amĂ©ricains, c'est le souci du dĂ©tail, pour faire vrai ou simplement pour rendre le cadre attirant... Bref, ce n'est pas honteux, mais on se demande bien comment un film si anodin a pu trouver sa voie dans les mĂ©andres il est vrai de plus en plus obscurs de la production hexagonale !CC