Election 1 & 2
de Johnnie To (HK, 1h41 & 1h35) avec Simon Yam, Louis Khoo...
DĂ©bridĂ©e, inĂ©gale, l'œuvre de Johnnie To est parfaitement rĂ©sumĂ©e Ă travers les deux volets de Election qui arrivent cette semaine sur les Ă©crans lyonnais. En effet, si les deux films forment une saga narrativement cohĂ©rente sur le système des triades de Hong-Kong, ils sont esthĂ©tiquement diamĂ©tralement opposĂ©s. Election 1 se prĂ©sente comme un polar classique, dont les enjeux dĂ©bouchent sur des scènes d'action assez violentes, et sur de nombreux rebondissements. Ă€ l'inverse, Election 2 choisit de traiter son sujet comme une sorte d'opĂ©ra, prĂ©fĂ©rant la contemplation et l'abstraction, jouant sur des lignes scĂ©naristiques simples et claires. Ă€ la profusion et la confusion du premier volet succède donc une œuvre limpide qui lĂ©gitime son propos : le parrain Ă©lu Ă l'ancienne, «au mĂ©rite» dans un Hong-Kong encore anglais, se fait doubler par un businessman soucieux de faire fructifier ses affaires chez le voisin chinois, Ă qui la colonie a Ă©tĂ© rĂ©trocĂ©dĂ©e. Election accompagne donc cette mutation historique par sa propre mĂ©tamorphose cinĂ©matographique, et Johnnie To arrive ainsi Ă un aboutissement provisoire de son œuvre... Provisoire, car on dĂ©couvrira plus tard cette annĂ©e ExilĂ©, qui est sans doute son film le plus passionnant.CC