Président

Mercredi 27 septembre 2006

de Lionel Delplanque (Fr, 1h37) avec Albert Dupontel, Jérémie Rénier, Mélanie Doutey...

On le sait, le gros problème du cinéma français, c'est la représentation de son histoire, et plus encore, la faculté à inscrire ses fictions dans un contexte d'actualité. L'ambition de ce Président est donc immense : faire le portrait du premier personnage de l'état français comme la synthèse abstraite de toutes les figures qui l'ont incarné sous la Ve République, tout en tissant une ambitieuse réflexion sur le renoncement des idéaux face à la réalité du pouvoir. Pourtant, le film peine à marier ses deux aspirations, ou tout du moins à les faire se rejoindre sans d'artificiels (et parfois confus) coups de force scénaristiques. D'abord, malgré l'investissement évident de Dupontel dans le rôle-titre, le film pêche souvent niveau crédibilité, et cette représentation des coulisses du pouvoir tombe soit dans la caricature, soit dans l'improbable. Ensuite, la fiction (comment un fils d'anar suicidé se débrouille pour incorporer le cercle des intimes du Président pour prendre une revanche intime et sociale, mais finit par y prendre goût) avance avec de gros sabots, entre polar parano mou du genou et romance téléphonée (avec la charmante Mélanie Doutey, cela dit, ça fait passer le truc). Après le désastre de Promenons-nous dans les bois, Lionel Delplanque rectifie certes un peu le tir, mais on se demande toujours un peu où ce cinéaste visiblement brillant veut vraiment en venir... CC