Les Lois de la famille

Publié Mercredi 13 septembre 2006

de Daniel Burman (Arg, 1h42) avec Daniel Hendler...

Daniel Burman avait fait forte impression avec Le Fils d'Elias, dont ce nouveau film est un évident prolongement. Ici, la filiation n'est pas une question de quête, mais plutôt un réseau de questions posées avec drôlerie dont les réponses sont souvent mélancoliques. L'argument de départ (Pelerman est devenu avocat comme son père, mais cherche à s'extraire de cet atavisme familial) est celui d'une comédie de mœurs, d'abord racontée de manière alerte en voix-off, avant de basculer lentement dans un registre plus grave et plus quotidien : Pelerman épouse Sandra, avec qui il a un petit garçon, qu'il couvre d'une attention débordante comme pour mieux faire oublier celle que son propre père ne lui a jamais apportée. Les personnages, tous attachants et vrais (y compris le petit Eloy Burman) et la pertinence des observations (Pelerman passe innocemment une nuit aux côtés de la baby-sitter, puis lave machinalement les draps le lendemain ; voilà tout ce qui reste de la culpabilité juive dans le film...) font songer aux fameux carnets existentiels du dessinateur Joann Sfar. Comme lui, Burman semble vouloir tisser une œuvre à la fois intime et ample, autobiographique mais jamais égocentrée car toujours profondément ouverte sur le monde.CC