Les Lois de la famille
de Daniel Burman (Arg, 1h42) avec Daniel Hendler...
Daniel Burman avait fait forte impression avec Le Fils d'Elias, dont ce nouveau film est un Ă©vident prolongement. Ici, la filiation n'est pas une question de quĂŞte, mais plutĂ´t un rĂ©seau de questions posĂ©es avec drĂ´lerie dont les rĂ©ponses sont souvent mĂ©lancoliques. L'argument de dĂ©part (Pelerman est devenu avocat comme son père, mais cherche Ă s'extraire de cet atavisme familial) est celui d'une comĂ©die de mœurs, d'abord racontĂ©e de manière alerte en voix-off, avant de basculer lentement dans un registre plus grave et plus quotidien : Pelerman Ă©pouse Sandra, avec qui il a un petit garçon, qu'il couvre d'une attention dĂ©bordante comme pour mieux faire oublier celle que son propre père ne lui a jamais apportĂ©e. Les personnages, tous attachants et vrais (y compris le petit Eloy Burman) et la pertinence des observations (Pelerman passe innocemment une nuit aux cĂ´tĂ©s de la baby-sitter, puis lave machinalement les draps le lendemain ; voilĂ tout ce qui reste de la culpabilitĂ© juive dans le film...) font songer aux fameux carnets existentiels du dessinateur Joann Sfar. Comme lui, Burman semble vouloir tisser une œuvre Ă la fois intime et ample, autobiographique mais jamais Ă©gocentrĂ©e car toujours profondĂ©ment ouverte sur le monde.CC