Little miss sunshine

Mercredi 13 septembre 2006

de Jonathan Dayton et Valerie Faris (EU, 1h40) avec Greg Kinnear, Toni Colette, Steve Carell...

Un prof spécialiste de Proust, gay et suicidaire, son beau-frère, obsédé par la réussite, inventeur d'une méthode pour devenir un "battant", un grand-père libidineux et héroïnomane, un fils mutique depuis qu'il a lu le Zarathoustra de Nietzsche... Toute cette famille de gentils cinglés embarque dans un van jaune pour que la benjamine de la famille aille participer au concours de Little miss sunshine, où ils seront confrontés à leurs échecs respectifs. Plutôt bien écrite et correctement filmée, cette comédie noire crée néanmoins une gêne croissante qui explose dans son embarrassante dernière partie. Son portrait de l'Amérique ne présente ainsi que deux catégories de personnages : les losers crétins mais sympas et les gros beaufs cons et moches. Inutile de dire de qui on se sent le plus proche, mais impossible aussi de ressentir vraiment de l'empathie pour une vision si obtue du monde. Le tandem Dayton/Faris se place entre la cruauté d'un Todd Solondz et l'humanisme trash des Farelly, mais démontrent surtout que les deux sont finalement inconciliables ! Reste le plaisir de voir un Steve Carell barbu et taciturne, troublant sosie de Nanni Moretti, et celui, bref mais infini, d'entendre les mélodies de Sufjan Stevens sur un grand écran - pour les fans, restez jusqu'au bout du générique, un superbe inédit vous y attend ! CC