Kamikaze Girls

Mercredi 21 juin 2006

de Tetsuya Nakashima (Jap, 1h42) avec Kyoko Osato, Kunikatsu KondoCe n'est pas demain la veille qu'on percera les mystères de la distribution des films asiatiques. Preuve en est, ce pur produit d'exploitation signé Tetsuya Nakashima (inconnue au bataillon) de toute évidence conçu pour séduire un public d'adolescentes japonaises toutes acquises à la mode KawaÎ ("mignon" en VF). Soit donc la charmante Momoko, lolita solitaire fascinée par la période Rococo, élevée dans une bourgade japonaise par sa grand-mère et son "papa-loser", après l'échec de ce dernier à percer successivement dans le milieu des yakusas et de la contrefaçon de marques occidentales de luxe. Guère attirée par les contacts avec les jeunes de son âge, Momoko consacre un temps non négligeable à dévaliser sa boutique de mode préférée, jusqu'à sa rencontre avec la bad girl Ichiko, membre éminente des Pony Tails, un gang de motardes farouches sillonnant l'agglomération. Ensemble, elles vont partir à la recherche d'un mythique brodeur à l'aura légendaire, que plus personne n'a vu depuis de nombreuses années. Certes, on n'aura pas le culot de reprocher au scénario son manque d'originalité, ni aux actrices de donner le maximum pour faire exister leurs personnages encore plus outrés sur pellicule que sur papier. De là à trouver un réel intérêt à leurs déambulations minimalistes (en 1h40, il ne se passe finalement pas grand-chose...), il y a un pas que l'on se gardera bien de franchir, peu aidés par une mise en scène clipesque à la MTV, fortement orientée années 90 (zooms, ralentis-accélérés, saturation des couleurs, passages en dessins animés...). Est-ce que c'est nul ? Pas vraiment, la réalisatrice ne jouant jamais la distanciation facile et ironique, préférant coller au plus près des préoccupations pour le moins exotiques de ses héroïnes. Est-ce que c'est fun ? Pas vraiment non plus, à part si vous êtes un fan hardcore du minois de Kyoko Fukada (star J-pop incarnant Momoko), des postures rebelles d'Ichiko, ou encore des robes à froufrous too much et des ombrelles en dentelle. Damien Grimbert