La Ravisseuse
d'Antoine Santana (Fr, 1h30) avec Isild Le Besco, Émilie Dequenne, Grégoire Colin...
Ancien assistant de Benoît Jacquot, Antoine Santana a dû trouver chez son "maître" l'envie de se coltiner au film d'époque. Mais La Ravisseuse est aussi un film à sujet : le cas des "nourrices mercenaires" à la fin du XIXe siècle. Recrutées à la campagne, elles abandonnent leur propre enfant à une mort probable pour aller s'occuper de ceux des riches bourgeois parisiens. Sujet de départ qui en entraîne d'autres, tous calqués sur des rapports de force (sociaux, sexuels, affectifs...). De cette riche matière romanesque, Santana tire un film dont on cherche longtemps le centre névralgique sans jamais le trouver (sinon dans une dernière scène plutôt expédiée, sachant qu'elle donne son titre au film !). Une confusion qu'on retrouve dans la mise en scène, qui ne sait trop s'il faut profiter de la jeunesse des acteurs pour donner de la vie à ce monde empesé où les corseter par des dialogues à réciter sans rater une syllabe. En tout cas, on ne peut pas dire qu'Émilie Dequenne et Grégoire Colin aient l'air particulièrement à l'aise dans leurs costumes. En revanche, Isild Le Besco se coule à merveille dans ce rôle de petit animal farouche et sauvage qu'elle incarne depuis des années avec une perfection renouvelée. CC