Otage
de Florent Siri (EU, 1h55) avec Bruce Willis, Kevin Pollack, Jonathan Tucker...
Jeff Talley, spécialiste des négociations en cas de prise d'otages, est redevenu simple flic après une mission qui s'est soldée par un échec sanglant. Il va devoir reprendre du service contre son gré pour libérer un comptable de la mafia séquestré par des ados tarés pendant que les "boss" dudit comptable retiennent la famille de Talley en otage. Il y a trois ans, Florent (Emilio) Siri faisait un véritable hold-up avec Nid de guêpes, film d'action d'excellente facture et remake pirate d'Assaut qui lui ouvrit les portes d'Hollywood où Bruce Willis le prit sous son aile. Justice immanente ou ironie de l'histoire ? Otage pousse à réévaluer à la hausse le remake officiel tourné par Richet, largement spolié par son compatriote. Car il manque à Otage ce qui faisait la force du Richet : de la retenue et de la modestie. La complexité du scénario vire plus d'une fois à la confusion et la grandiloquence des personnages secondaires (ado gothique menaçant ou mafieux masqués façon indépendantistes corses) n'est pas aidée par des dialogues ineptes. Plus encore, la noirceur volontariste du film finit par lasser : pour marquer son "european touch", Siri en rajoute dans la violence et le tous pourris de l'intérieur, attitude qui confond premier degré et absence totale d'humour. Le plus curieux dans Otage, c'est que le film semble se référer à des modèles cinématographiques récents déjà poussifs (de Panic Room à The Crow), oubliant que depuis, les séries télé américaines ont flanqué un grand coup de coudes dans les codes de l'entertainment hollywoodien. C'est triste à dire, mais Otage rime avec ratage. CC