"Prendre le large" : Voir du pays (ou pas)

Mercredi 8 novembre 2017

de Gaël Morel (Fr., 1h43) Sandrine Bonnaire, Mouna Fettou, Kamal El Amri...

Photo : © Michaël Crotto

Solitaire, n'ayant plus guère de lien avec son fils, Edith est touchée par un plan social. Plutôt que d'accepter une prime de licenciement, elle demande à être reclassée dans une usine textile du même groupe au Maroc, très loin de son Beaujolais.

Espérant trouvant dans l'éloignement géographique et l'affection d'étrangers ce qui lui fait viscéralement défaut - l'amour de son fils (égoïste et homosexuel) - Sandrine Bonnaire est ici bien triste à voir, dans la peau d'un personnage passif, dépressif et naïf mais aussi victime de gros plans peu flatteurs dès l'ouverture du film. Sa déconfiture ne cesse de dégouliner en suivant des rails aussi rectilignes que les Colonnes d'Hercule.

On ne saurait trop déterminer ce qui motive vraiment Gaël Morel : parvenir au rapprochement tardif entre le génitrice et son fils prodigue ou bien dénoncer pêle-mêle les conséquences de la mondialisation, la précarité des ouvrier·ère·s au Maroc et la sournoise cruauté d'une contremaîtresse sadique. Une chose est certaine : le Droit du Travail tel qu'on le connaissait ne s'applique pas de l'autre coté de la Méditerranée. S'il était sorti avant les élections, ce film cafardeux aurait eu la vertu d'en rappeler aux pêcheurs à la ligne la puissance... et la fragilité.

Prendre le large

sortie nationale : Mercredi 8 novembre 2017
De Gaël Morel (Fr, 1h43) avec Sandrine Bonnaire, Mouna Fettou...

Edith, 45 ans, ouvrière dans une usine textile, voit sa vie bouleversée par un plan social. Loin de son fils et sans attache, plutôt que le chômage, elle est la seule à choisir de rejoindre son usine délocalisée au Maroc…