D'Estelle Larrivaz (Fr, 1h43) avec Stefano Cassetti, Géraldine Pailhas...
Infidèle, glandeur, irresponsable, violent, Dominique voit sa femme quitter le foyer conjugal. Il la retrouve, la laisse pour morte et embarque ses deux enfants dans une fuite en avant de l'autre côté de la frontière suisse. Sujet fort, qu'Estelle Larrivaz, comédienne qui fait ici ses débuts derrière la caméra, traite avec une part d'imaginaire noir plutôt bienvenu, du moins dans la première partie. Le Paradis des bêtes souffre ensuite d'un cruel manque d'audace scénaristique : plutôt que de s'en tenir aux relations ambivalentes entre le père, sa sœur (une Muriel Robin à contre-emploi) et les enfants, le film fait revenir la mère dans la partie, recentrant le récit sur son «combat». Curieusement, alors que Larrivaz aimerait emballer quelques séquences sur un rythme de thriller, c'est l'inverse qui se produit : elle filme Géraldine Pailhas comme un mélange de guerrière et de fantôme, jamais vraiment vulnérable, tuant tout suspense sur l'issue du film — au demeurant décevante. CC