Nicolas Hubert est un danseur-chorégraphe grenoblois atypique qui surprend à chaque nouvelle création. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise nouvelle, au contraire (les artistes qui refont les mêmes choses ad vitam aeternam, ça va cinq minutes), même si il y a toujours le risque de désarçonner le public. Ainsi, l'an passé, après des pièces plus narratives (dont l'excellente Work in regress (?), il avait livré (re)flux : une œuvre brute, hypnotique et intense qui a largement séduit, remportant même le prix du public lors de l'édition 2012 du concours [re]connaissance.
Pour Circonférence..., sa nouvelle proposition en tant qu'artiste en résidence à la Rampe, Nicolas Hubert prend encore un nouveau chemin, choisissant la forme de la fausse conférence. Avec le musicien Michel Mandel (collectif La Forge), il a élaboré une forme courte sur « l'absurdité de conférer sans langage ni message, sans théorie ni rhétorique ». D'où un discours très explicite sur le plateau, tant dans les corps (incapables de s'exprimer) que dans la scénographie, le décor et les accessoires (dont les deux bureaux derrière lesquels se trouvent les deux interprètes) étant sonorisés pour que le moindre geste soit « amplifié, grossi, défiguré, de l'infime jusqu'à l'absurde ». Une pièce de 40 minutes que nous avons découverte cinq jours avant la première (d'où notre retenue critique), et qui sera précédée du duo Mandel – Gerbelot (clarinettes et saxophones). AM
Circonférence..., du mercredi 4 au vendredi 6 décembre à 20h, à la Ponatière (Échirolles)