Mardi 4 septembre 2018 Charismatique, érudit, caricatural aussi, Fabrice Luchini fascine le comédien Olivier Sauton qui dialogue avec lui dans "Fabrice Luchini et moi". Un curieux et séduisant seul-en-scène (Sauton campe les deux rôles) à voir à la Basse cour.
Voyage au bout de Luchini
Par Aurélien Martinez
Publié Mercredi 23 juillet 2014
Fabrice Luchini et moi
La Basse Cour
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
L'été à Grenoble, toutes les salles de spectacle sont fermées. Toutes ? Non, car la Basse cour tente cette fois-ci d'ouvrir en août, le mois le plus calme de l'année culturelle, en programmant notamment un excellent spectacle mêlant théâtre et humour. "Fabrice Luchini et moi" d'Olivier Sauton est ainsi le rendez-vous de l'été.Aurélien Martinez
Le spectacle s'appelle Fabrice Luchini et moi mais il pourrait aussi s'appeler Fabrice Luchini est moi. Un glissement sémantique qui illustre parfaitement l'incroyable prestation réalisée par le comédien Olivier Sauton : incarner Fabrice Luchini sur scène. Luchini, une figure française aux mimiques, à la gestuelle et à la voix reconnaissables entre mille que Sauton a parfaitement intégrée, jusqu'à sembler ne faire qu'un avec son modèle. Son Dieu même.
Car dans son seul-en-scène, Olivier Sauton raconte comment un soir, alors qu'il n'était qu'un jeune con inculte à la recherche de gloire, il croise dans la rue le grand Luchini qu'il admire tant. Il lui demande alors de lui réciter une Fable de la Fontaine : ce sera la peu connue La Tortue et les deux Canards, dans laquelle Luchini voit de nombreux sous-entendus sexuels. Puis le jeune homme insiste carrément pour prendre des cours avec son idole, qui finira par accepter.
Du vrai dans le faux
« Il était une fois une histoire vraie qui n'a jamais existé. » Toute la force de Sauton est d'avoir construit un dialogue crédible entre deux êtres qu'a priori tout oppose. Si son propre personnage semble parfois caricatural (il ne s'épargne rien), celui de Luchini est délicieusement croqué, maîtrisé jusqu'au bout des doigts et jusqu'au bout de la plume.
Alors certes, au vu de l'interview ci-dessus, Sauton essaye visiblement de dresser un constat un brin réducteur (une sorte de conflit culturel de génération) que Luchini ne renierait pas, mais qu'importe : le spectacle peut simplement se prendre comme une lettre d'amour au jeu et aux mots, délivrée par un excellent comédien. Un régal.
Fabrice Luchini et moi, du jeudi 7 au samedi 9 août, puis du jeudi 14 au samedi 16 août, à 21h à la Basse cour
à lire aussi
vous serez sans doute intéressé par...